Affaire Jegou et Auradou : "On a droit à la rédemption, à une deuxième chance", défend Fabien Galthié
Accusés de viol, les rugbymen français Oscar Jegou et Hugo Auradou, ont bénéficié d'un non-lieu en appel. La plaignante a déposé un nouveau recours, auprès de la Cour suprême provinciale.
"On a droit à la rédemption, à une deuxième chance", affirme lundi 17 mars sur France Inter le sélectionneur du XV de France Fabien Galthié au sujet des rugbymen français Oscar Jegou et Hugo Auradou, accusés de viol en Argentine.
En fin de semaine dernière, un nouveau recours a été déposé à Mendoza par la plaignante, près d'un mois après la confirmation de leur non-lieu en appel. "À partir du moment où la justice a fait son chemin, ils sont sélectionnables", estime Fabien Galthié. Les deux jours ont été sélectionnés pour le tournoi des Six Nations, remporté samedi soir par la France.
Les deux joueurs de 21 ans avaient été inculpés début juillet de viol aggravé, car en réunion, d'une Argentine de 39 ans, dans leur chambre d'hôtel de Mendoza, au terme d'une soirée alcoolisée après un match du XV de France contre l'Argentine. Relations sexuelles consenties selon la défense des joueurs, nullement et très violentes selon la plaignante. Revenus en France en septembre, Jegou et Auradou ont retrouvé les terrains et ont régulièrement joué pour leur club ainsi que pour le XV de France lors du Tournoi des six nations.
"Les dérives sociales de notre société touchent aussi notre univers"
Le sélectionneur a été interrogé plus globalement sur les problèmes de drogue, d'alcool et de violence dans le rugby, révélés par de nombreuses affaires ces derniers mois. "On est un monde imparfait, un sport d’équipe avec des valeurs, de solidarité, d’engagement, de courage mais avec ses imperfections. On est totalement liés à l'évolution de notre société, donc les dérives sociales de notre société touchent aussi notre univers", répond le sélectionneur.
"À la suite des différentes histoires qu'on a pu connaître, on n'a pas le choix que de faire notre propre introspection et essayer de trouver des solutions, de la discipline. Mais on a besoin de liberté, de joie pour jouer à ce jeu. On a besoin de trouver un équilibre."
Fabien Galthié, sélectionneur du XV de Franceà franceinfo
Au sujet du tournoi des Six Nations en lui-même, "c'est toujours des moments de joie, d'émotions, surtout dans ce stade, qui était chaud, heureux", confie Fabien Galthié. Les Bleus se sont imposés 35-16 face aux Écossais samedi soir mais la première mi-temps a été délicate. Dans le vestiaire, il a fallu que le sélectionneur intervienne : "Il faut trouver le bon ton, il n’y a pas de vérité dans ces moments-là. On se connaît bien et je me suis permis de changer de braquet dans la discussion et essayer de percer ce ballon d’amour-propre qui nous empêchait de nous libérer et ça a donné cette réaction en deuxième mi-temps et les joueurs se sont mis à jouer."
Le sélectionneur du XV de France est aussi revenu sur la blessure du capitaine Antoine Dupont. "C’est un joueur qui souffre, ces blessures au genou sont très douloureuses et complexes à réparer", souligne Fabien Galthié. "Il a voulu rester avec l'équipe, il est très ami avec des joueurs, il donne beaucoup au niveau du leadership et de l'avoir avec nous nous a permis de constater qu'on fait un sport où on peut tout perdre en un instant. Tu peux être le meilleur joueur du monde et la seconde d'après plus rien. Mais il reste l’équipe, à laquelle tu te raccroches", souligne-t-il.
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