Open d'Australie : "Oui, je n'ai plus 20 ans", concède Gaël Monfils, contraint à l'abandon face à Ben Shelton
Epuisé physiquement, Gaël Monfils a abandonné, lundi, lors de son huitième de finale contre Ben Shelton. Il était le dernier Français encore en lice.
Le vétéran français a rendu les armes. À 38 ans, Gaël Monfils a tenu autant qu'il a pu face au jeune Américain Ben Shelton, de 16 ans de son cadet. Après trois sets intenses, tous conclus au tie-break, le 41e à l'ATP a abandonné aux portes des quarts de finale, au début de la quatrième manche 7-6 (7/3), 6-7 (3/7), 7-6 (7/2), 1-0, après près de trois heures de combat.
Dans la chaleur étouffante du Margaret court, quasi plein, Gaël Monfils est arrivé sur le court, le couteau entre les dents. Comme il n'a cessé de le répéter depuis son arrivée à Melbourne, il n'attendait rien de ce tournoi, mais "se sentait bien physiquement" pour créer l'exploit. Au tour précédent, le numéro 4 mondial, Taylor Fritz, qui avait subi le talent du Français, avait prévenu : "S'il continue à jouer ainsi, je pense qu'il sera difficile à battre pour n'importe qui." Face à la tête de série n°21, l'envie était là, mais le physique n'a pas suivi. "Le match devenait trop physique pour que je continue à le suivre comme ça, constatait-il à l'issue de la rencontre. Au troisième set, j'ai senti que j'ai franchi une limite physique. La tête voulait, mais, je vais prononcer cette phrase : 'oui, je n'ai plus 20 ans'", s'est-il amusé en conférence de presse.
Fidèle à lui-même, "La Monf" a fait le spectacle dans un duel qui s'est transformé en bras de fer. Les spectateurs français ont chanté, les autres ont tenté de suivre, avec des "Gaiole" (Gaël à la prononciation anglo-saxonne). Grâce à quelques coups de maître, Gaël Monfils est parvenu à arracher le tie-break de la deuxième manche. Mais il y a laissé des plumes.
La "chair de poule" sur le court
Après son premier break obtenu, poing serré, devant son box, où se trouvent ses entraîneurs et sa femme Elina Svitolina, qualifiée quelques heures plutôt, il célèbre. "Il est vraiment, il est vraiment phé-no-mé-nal", s'égosillent les supporteurs tricolores, qui ont même donné "la chair de poule" à Ben Shelton, comme il l'avouera plus tard. Avant le match, il avouait son admiration pour son adversaire : "Pour moi, c'est une des meilleures de tous les temps. (...) Si on doit dire qui a les meilleurs highlights, en comptant le basket, la NFL... Si on doit en choisir un, c'est Gaël Monfils", assurait Ben Shelton. Pour leur première confrontation, il a pu en avoir un sérieux aperçu.
Pour autant, la tête de série n°21 n'a pas tremblé en entame de troisième manche, imperturbable sur chaque point, le regard déterminé. Pour Gaël Monfils, ce sont les premiers signes de fatigue : il laisse filer certains points, se débarrasse d'autres frappes... "Honnêtement, quand il a commencé à se fatiguer, il a commencé à mieux jouer, à mieux servir. Il peignait des lignes avec son coup droit et son revers. Il déchiquetait la balle", remarquait néanmoins l'Américain en conférence de presse.
"C'est l'un de ces moments dangereux où l'on ne sait pas s'il va bien, s'il ne va pas bien, s'il essaie, mais il frappe beaucoup de coups gagnants. (...] C'est une légende de notre sport."
Ben Shelton, 20e joueur mondialen conférence de presse
Au jeu décisif, la troisième manche s'en va dans le camp américain. Retour au vestiaire pour Gaël Monfils, tête basse mais avec un petit sourire à ses fans toujours omniprésents. Le titre Sweet Caroline de Neil Diamond s'empare du Margaret Court. De retour sur le court, Gaël Monfils n'a plus le sourire. Il offre le break d'entrée de la quatrième manche. Avant même la fin du 2e jeu, il se rapproche de son box, échange quelques mots, puis fait un signe de la main. Le Français capitule. Les deux joueurs se prennent dans les bras pour une longue accolade et quelques mots échangés.
"J'ai tout donné, j'étais à plat. J'ai même trop donné. Il a réussi à plus que m'épuiser, un grand bravo à lui", a confessé Gaël Monfils, qui restait sur huit victoires consécutives après son titre à Auckland (Nouvelle-Zélande), le 11 janvier dernier.
"C'est mon ami, on s'entraîne souvent ensemble, je l'aime beaucoup lui et son père, a détaillé Gaël Monfils en conférence de presse. Je l'ai félicité parce qu'il m'a bien battu. Il a gagné parce qu'il m'a mis dans cet état." Ben Shelton demande au public de raccompagner Monfils sous les applaudissements, offrant une standing ovation au trentenaire. "Le petit enfant qui est en moi veut toujours voir Gaël gagner, regrettait presque le vainqueur. Je veux toujours le voir réussir son meilleur coup." Pas d'inquiétude, pour l'heure, Gaël Monfils a encore faim de tennis et compte bien revenir pour continuer "à prendre du plaisir".
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