Tennis : face aux nombreuses blessures sur le circuit, Iga Swiatek dénonce un calendrier trop chargé et envisage de renoncer à des tournois pour se préserver
La Polonaise, numéro 2 mondiale, est la première joueuse à avoir annoncé publiquement, lundi, son intention de renoncer à certains tournois, pourtant obligatoires.
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Iga Swiatek n'a jamais caché son avis sur le sujet. Si la Polonaise, numéro 2 mondiale, a déjà plusieurs fois averti que le calendrier du circuit WTA [comme celui de l'ATP] était trop dense, elle est montée d'un cran à Pékin. Qualifiée pour les huitièmes de finale du WTA 1000 de Pékin, la sextuple vainqueure en Grand Chelem a dénoncé, lundi 29 septembre, une saison trop longue pour les joueurs et joueuses, nuisant à leur santé, et qui la pousserait à réfléchir à limiter sa participation en compétition.
"Je devrais peut-être choisir certains tournois et en manquer d'autres, même s'ils sont obligatoires. La WTA, avec ces règles, nous a mis dans une situation assez folle. (...) Nous devons faire preuve d'intelligence, ne pas vraiment nous soucier des règles et réfléchir à ce qui est bon pour nous. Mais c'est difficile", a-t-elle lâché en conférence de presse après sa victoire.
Des forfaits pour blessure qui se multiplient
Cette confidence de la Polonaise est inédite pour l'une des meilleures joueuses du monde. Un constat qui trouve forcément un écho particulier à Pékin, où trois joueurs ont été contraints à l'abandon lors du Masters 1000 entre les quarts et les demi-finales – Daniil Medevedev, Lorenzo Musetti et Jakub Mensik – et cinq chez les femmes avant les huitièmes de finale avec Zheng Qinwen, Camila Osorio, Loïs Boisson, Paula Badosa et Barbora Krejcikova.
Dans le même temps, à Tokyo, à peine vainqueur du tournoi, mardi, Carlos Alcaraz a annoncé, son forfait pour le Masters 1000 de Shanghai, qui débute mercredi, pour des "problèmes physiques". "La meilleure décision est de me reposer pour guérir", a expliqué l'Espagnol, qui a joué tout le tournoi avec un bandage à la cheville.
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"Je pense que les gens sont plus fatigués. Malheureusement, l'Asian Swing est la partie la plus difficile car on a l'impression que la saison va bientôt se terminer, mais il faut encore se battre (...)", a constaté la Polonaise.
"Je pense qu'aucun joueur de haut niveau est réellement capable d'y parvenir. C'est impossible à caser dans le calendrier."
Iga Swiatek, numéro 2 mondialeen conférence de presse
Le circuit féminin, régi par la WTA, s'étend sur onze des douze mois de l'année, et oblige les joueuses à disputer les quatre tournois du Grands Chelems, les 10 WTA 1000 dont sept sur 10 se déroulent sur douze jours, et à six tournois WTA 500 minimum. La réciproque est d'ailleurs vraie sur le circuit ATP. En cas de non-respect, des pénalités financières s'appliquent ainsi qu'un déficit en termes de points puisque les joueurs ne remporteront aucun point.
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Mardi, l'Américaine, numéro 3 mondiale, Coco Gauff lui a emboîté le pas. "D'un point de vue commercial, cela peut s'entendre, mais du point de vue de la santé des joueuses, je ne suis pas d'accord. J'ai joué autant que je le pouvais et il est impossible de suivre le rythme des six tournois 500", a confirmé la lauréate du dernier Roland-Garros, en conférence de presse à Pékin, après sa qualification mardi pour les quarts de finale.
"Ça n'a pas de sens de tirer comme ça sur son corps"
La jeune Américaine de 21 ans a même rappelé avoir fait l'impasse sur le tournoi WTA 500 de Washington cet été afin de se reposer avant l'enchaînement Montréal-Cincinnati, deux WTA 1000 qui précèdent l'US Open. "Avec de plus en plus de tournois étalés sur deux semaines, ça n'a pas de sens de tirer comme ça sur son corps. J'aimerais voir, au cours de ma carrière sur le circuit, une solution trouvée pour raccourcir la saison", a-t-elle encore soulevé.
Une prise de position saluée par Romain Rosenberg, directeur exécutif adjoint du syndicat des joueurs professionnels, la Professionnal Tennis Player Association (PTPA), crée par Novak Djokovic : "Ce sont des joueurs et des joueuses professionnels de tennis. Ce n'est pas leur responsabilité de faire en sorte que les Tours [ATP et WTA] soient 'vivables', les protègent mentalement et physiquement pour qu'ils puissent faire leur métier de manière appropriée, non seulement pour la saison en cours mais aussi sur le long terme", a-t-il répondu à franceinfo: sport, en rappelant que les joueurs "ont du poids pour influer sur les décisions".
"Si on pousse le raisonnement plus loin, les règles qui sont en vigueur actuellement ne sont pas en adéquation avec le bien-être des joueurs."
Romain Rosenberg, directeur exécutif adjoint du syndicat des joueurs professionnelsà franceinfo: sport
"Aujourd'hui, poursuit-il, les joueurs ont une très longue saison, avec presque pas de repos en fin d'année, avec énormément de voyages, ce qui ne facilite pas le repos entre les tournois. Et avec des Masters 1000 à rallonge, qui sont passés à douze jours [au lieu de sept auparavant] pour la majorité d'entre eux. Mécaniquement, on compresse ainsi le calendrier et on réduit le temps entre les tournois qui est critique, et primordial pour protéger les organismes et diminuer les blessures." Pour étayer son propos, Romain Rosenberg s'appuie sur une étude réalisée par le PTPA sur les facteurs des blessures. "Il en ressort justement que l'un des facteurs principaux qui permet la réduction des blessures sur le circuit est le temps de repos entre les tournois", précise-t-il.
Pékin n'est pas le seul à faire les frais d'une saison dense. Cet été, Jannik Sinner, Carlos Alcaraz et Novak Djokovic avaient renoncé à s'aligner au Masters 1000 de Toronto. Tous ont justifié le besoin de récupérer. "Même s'il n'y a pas eu de déclaration publique claire, dans les faits, c'est quelque chose qui commence à être acté, où les joueurs, pour protéger leur santé, commencent à faire des impasses sur certains tournois. Mais cela les dessert car ils ont des obligations et ils décident d'y déroger et d'en subir les conséquences", appuie Romain Rosenberg.
Autant d'exemples qui permettent de relancer le débat sur le calendrier, qui fait de plus en plus réagir sur les courts. Le PTPA a d'ailleurs lancé en mars dernier une action en justice contre la WTA et l'ATP, qu'il accuse de promouvoir un "système corrompu, illégal et abusif", dénonçant déjà les calendriers trop chargés sur les circuits.
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