Infection au genou, nuits sans sommeil... Thomas Coville revient sur son record du monde à la voile
Après avoir pulvérisé, dimanche, le record du tour du monde à la voile en solitaire, le skipper breton est revenu, lundi au cours d'une conférence de presse, sur ce qui l'a marqué lors de son périple.
Un beau cadeau de Noël. Le skipper breton Thomas Coville (Sodebo Ultim') a pulvérisé, dimanche 25 décembre, le record du tour du monde à la voile en solitaire avec huit jours d'avance sur le précédent record, détenu par Francis Joyon.
Le marin de 48 ans, qui a accompli son exploit en 49 jours, 3 heures, 7 minutes et 38 secondes, est revenu sur les moments marquants de son odyssée lors d'une conférence de presse lundi après-midi.
Une ambition initiale revue à la hausse
Le mental était apparemment au beau fixe dès le départ. "J'étais parti pour battre un record, [celui] de Francis Joyon [57 jours, 13 heures et 34 minutes]. Je ne m'étais pas fixé de limite", reconnaît Thomas Coville, qui se serait contenté de 56 ou 57 jours, avec quelques heures de moins que le précédent record.
Une ambition bien moindre que celle de Jean-Luc Nélias, son routeur : "Lui était parti pour qu'on fasse moins de 50 jours et c'est lui qui a fait 49 jours. Il avait dans la tête de faire une perf, d'aller au-delà, de me pousser." Objectif atteint.
Une infection au genou inquiétante
Le skipper est revenu sur ses problèmes de santé durant sa traversée, et notamment son infection au genou droit. Un problème suffisamment grave pour que l'équipe médicale envisage, un moment, de le dérouter vers l'Australie.
"Les quatre, cinq, six premiers jours d'antibiotique ne faisaient pas beaucoup d'effets. Il a fallu croiser avec un deuxième antibiotique pour résoudre le problème", se remémore-t-il.
La "musique" de son bateau
Interrogé pour savoir si un morceau de musique l'avait accompagné pendant la traversée, Thomas Coville répond : "En mer, j'ai énormément de mal à écouter de la musique parce qu'il faut imaginer que nos bateaux se règlent à l'oreille. Et j'ai du mal, étant mélomane, à écouter de la musique d'ascenseur qui est juste là, en bruit de fond. Je ne peux pas".
Il a néanmoins un avis sur la musique qui reflète le plus sa vie en mer : "C'est [celle de] Rachmaninov. Il était torturé, peut-être que je le suis aussi. C'est une musique complète, complexe."
Le cauchemar du sommeil
Quel a été son premier plaisir, une fois revenu sur terre ? "Cette nuit, confie-t-il. Je me suis offert le luxe de dormir quatre heures d'affilée. Vous ne pouvez pas imaginer ce que c'est."
Le marin évoque la quiétude d'"un sommeil d'enfant", en contraste total avec la cinquantaine de nuits passées en mer. Le rythme de sommeil n'était "absolument pas calé" parce qu'"en multicoque, vous ne pouvez pas savoir combien de temps vous allez dormir et comment ça va se passer".
Le skipper avait d'ailleurs demandé à son routeur Jean-Luc Nélias, qui lui avait fait un programme serré, quand est-ce qu'il allait pouvoir dormir. "Mais j'avais bien compris que ce n'était pas son problème et que c'était à moi de gérer ça", lance-t-il.
L'accueil émouvant d'Olivier de Kersauson
Ses dernières heures de traversée, et l'arrivée à Ouessant, sont très tendues pour de multiples raisons : l'absence de détecteur AIS (qui permet de détecter les cargos), un trafic "très dense" et "très peu de visibilité". "J'ai quasiment passé les six dernières heures dehors à être en veille active", soupire-t-il. Le skipper ne voit même pas Ouessant, tant les conditions sont mauvaises, et se demande s'il est arrivé "au bon endroit".
Jusqu'à ce qu'il apperçoive Olivier de Kersauson, venu l'accueillir : "Il voulait être là au passage de la ligne. Il était très content comme il peut l'être, vous pouvez imaginer son rire gras... C'était très émouvant."
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