Vendée Globe : certains skippers ont perdu "entre quatre et six centimètres de tour de cuisse" et "ont tous rapetissé" durant la course

Bérénice Charrez, navigatrice et ingénieure médicale, publie une étude inédite. Elle a été menée durant l'édition 2024-2025 de ce tour du monde à la voile.

Article rédigé par franceinfo
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La skipper suisse Justine Mettraux lors de son arrivée de la 8e édition du Vendée Globe, aux Sables-d'Olonne, le 25 janvier 2025. (SEBASTIEN SALOM-GOMIS / AFP)
La skipper suisse Justine Mettraux lors de son arrivée de la 8e édition du Vendée Globe, aux Sables-d'Olonne, le 25 janvier 2025. (SEBASTIEN SALOM-GOMIS / AFP)

Les skippers du Vendée Globe ont perdu "entre quatre et six centimètres de tour de cuisse" et "ont tous rapetissé" durant cette course, selon une étude inédite menée par la navigatrice et ingénieure médicale Bérénice Charrez durant l'édition 2024-2025 de ce tour du monde à la voile.

Cette étude a été menée sur une quinzaine de participants du Vendée Globe. "On a mesuré le tour de taille de la cuisse, du mollet et du bras avant et après la course", détaille Bérénice Charrez. Les premiers résultats montrent une perte donc de circonférence énorme pour le tour de cuisse chez certains athlètes et jusqu’à trois centimètres de tour de mollet. "C’est quasiment 10% de la taille qui a été perdue", indique Bérénice Charrez. "C'est probablement une perte de masse musculaire", liée au fait que les sportifs parcourent de faibles distances sur leur bateau.

Certains skippers ont "perdu jusqu'à 10% de leur masse" corporelle

Par ailleurs, "quand on regarde les données avant et après la course, ils ont rapetissé d’à peu près un centimètre, voire 1,5 centimètre, observe l'ingénieure médicale. On l’explique soit par le tassement des vertèbres, soit par une perte de flexibilité." En revanche, si certains skippers ont "perdu jusqu'à 10% de leur masse" corporelle, d'autres ont pris du poids. La chercheuse a aussi mis en évidence des incidences sur le système vestibulaire dans l’oreille interne, et donc sur l’équilibre.

Autant d’effets comparables à ce que vivent les astronautes dans l’espace, conclut Bérénice Charrez, qui en avait fait son postulat de départ : "D'un point de vue isolation, dans un environnement fermé, le stress, la perturbation du sommeil, de l'équilibre", les conditions de vie sur un tour du monde à la voile sont similaires à ce que les astronautes vivent dans l'espace, avait-elle observé. Elle a donc effectué les mêmes tests que ceux pratiqués sur les astronautes. Et ses premiers résultats le confirment.

"Les marins devraient utiliser un peu plus des outils modernes, la médecine et la science qu’on connait aujourd’hui dans d’autres environnements extrêmes. Potentiellement, les études que l’on ferait sur les marins pourraient nous aider à mieux comprendre comment se préparer pour des missions spatiales à venir", conclut-elle.

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