Suppressions de postes à la Société générale : "L'emploi va très probablement souffrir encore", estime le Syndicat national de la banque et du crédit
Le président du Syndicat national de la banque et du crédit (SNB), Régis Dos Santos, affirme mardi sur franceinfo que "le digital va investir tous les domaines de la banque", impactant l'emploi.
Le président du Syndicat national de la Banque et du Crédit, SNB, réagit mardi 28 novembre sur franceinfo à l’annonce de la suppression de 900 postes supplémentaires à la Société Générale. Régis Dos Santos estime que "l'emploi va très probablement souffrir encore", notamment en raison de la "révolution digitale qui est en train de se produire" et qui touche "tous les domaines de la banque".
franceinfo : La Société Générale annonce la suppression de 900 postes. Est-ce synonyme d'ajustement ou de déstabilisation ?
Régis Dos Santos : Ce n'est ni l’un, ni l’autre. C’est une révolution digitale qui est en train de se produire. Il n’y a aucune raison que le secteur bancaire en France soit un secteur complètement épargné par la digitalisation à outrance dans la vie quotidienne. Tous les secteurs professionnels sont impactés. Toutes les banques cherchent actuellement leur voie, des moyens de reconversion, des issues pour retrouver le contact avec la clientèle. Mais il n’y a pas de déstabilisation. Tout le monde se pose des questions, personne ne sait à quoi ressemblera la banque d’ici trois à cinq ans. Mais tout le monde essaye d’y travailler, y compris nous, les représentants des personnels.
Les banques ne vont donc pas trop mal, selon vous ?
On ne peut pas à la fois reprocher à la banque française d'être une banque universelle, c'est-à-dire une banque de réseau, et une banque de financement et d’investissement et, dans le même temps, dire que ces entreprises gagnent de l’argent. Le groupe bancaire gagne de l’argent mais la banque de réseau est à la peine et elle a beaucoup de mal à développer son chiffre d’affaire. Pourquoi ? Car une banque de détail, l'agence que nous connaissons, gagne de l’argent sur la marge d’intérêt, ce qu’elle gagne sur le crédit qu’elle fait à son client. Quand vous voyez le taux des crédits, la banque ne gagne quasiment rien. La deuxième source de revenus, ce sont les commissions et les frais de tenue de compte. Quand les banques se mettent à bouger sur les commissions, les associations de consommateurs et le ministère des Finances réagissent immédiatement. Quand vous ne pouvez pas augmenter votre chiffre d’affaires pour maintenir votre résultat, vous diminuez vos charges. Quand on sait que dans la banque, 60% des charges sont des frais de personnels, ce qui est en train de se passer est un vaste plan d’économie.
La révolution numérique en interne va-t-elle continuer ?
Bien sûr, et de plus en plus. Cela ne va pas s’arrêter là. On est bien conscient que le digital va investir tous les domaines de la banque. L’emploi va donc très probablement souffrir encore. En tant que citoyen, cela me pose problème. En tant que responsable syndical, je préfère la formule actuelle de réduire progressivement les effectifs plutôt que de maintenir artificiellement les emplois.
Est-ce que les banques jouent le jeu en termes d’accompagnement, de formation, vers les nouveaux métiers de la banque ?
Nous sommes prêts à accompagner ce mouvement mais, à notre avis, les banques ne jouent pas encore suffisamment le jeu. Nous réclamons, nous, des améliorations sur les conditions de travail. Nous souhaitons des mesures pour la mobilité. Et puis nous réclamons un plan Marshall de la formation professionnelle de manière à préparer ce que sera la banque de demain. Nous n’avons pas pour l’instant les réponses des entreprises.
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