"Des entraînements hyper habillés pour essayer de stimuler la transpiration" : comment les cyclistes tentent de s'adapter à la chaleur sur le Tour de France
Au-delà des gilets réfrigérants, des poches de glaçons dans la nuque, les équipes de coureurs doivent préparer des entraînements de plus en plus spécifiques aux fortes chaleurs sur la "grande boucle".
C'est le retour des grosses chaleurs sur la route du Tour de France. Plus de 30 degrés sont annoncés mardi au thermomètre, pour la 16e étape menant le peloton de Montpellier au mythique Mont Ventoux. Des températures élevées auxquelles sont de plus en plus souvent confrontés les coureurs. Alors, au même titre que l'altitude, la chaleur est désormais étudiée de manière scientifique par les équipes cyclistes et elle fait même l'objet de préparation spécifique tout au long de la saison, en amont du Tour.
Aujourd'hui, les gilets réfrigérants, les poches de glaçons dans la nuque, les maillots anti-UV seront de sortie et les bidons couleront à flots. Mais la nouvelle tendance au sein du peloton, c'est une préparation spéciale chaleur tout au long de la saison, explique Valentin Madouas, coureur de la Groupama-FDJ : "Tu vas travailler au soleil et puis quand tu es à la maison, tu roules à des horaires un peu plus chauds, tu vas finir par des entraînements hyper habillés pour essayer de stimuler la transpiration, plus un sauna", détaille l'athlète.
Un gain de puissance jusqu'à 6%
Certains enfilent parfois même une tenue de ski, ajoute le Breton Warren Barguil. Le grimpeur de la team Picnic-PostNL, a ainsi suivi cinq sessions de "heat training" (entraînement à la chaleur) avant le Tour, pour mieux s'acclimater. Des entraînements où il se couvre avec "collant long, maillot manches longues, un K-Way, une veste longue et après, je rajoute une polaire"...
"On va à un certain niveau et après, on regarde juste notre cœur, on ne regarde plus les watts, explique Warren Barguil. Et normalement, nos watts descendent et notre cœur reste à la même fréquence cardiaque. C'est comme ça qu'on s'adapte à la chaleur."
Mais, comme pour des stages en altitude, les séances chaleur ont une autre vertu : dans un cadre très contrôlé, elles peuvent entraîner des changements physiologiques avec une augmentation du volume du plasma sanguin et donc du transport de l'oxygène vers les muscles, et ainsi améliorer les performances. Les équipes les plus pointues dans le domaine évaluent un gain de puissance de 5 à 6%, tout sauf marginal.
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