Tour de France femmes : "Elle est la plus grande championne de notre sport"... Pauline Ferrand-Prévôt, un coup de massue qui force le respect

La Française a écrasé la concurrence dans l'étape-reine, samedi, au sommet du col de la Madeleine et touche du doigt un sacre qui serait historique pour le sport français.

Article rédigé par Andréa La Perna - envoyé spécial au sommet de la Madeleine
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Pauline Ferrand-Prévôt sur le podium du maillot jaune après la 8e étape du Tour de France femmes, au sommet du col de la Madeleine, le 2 août 2025. (MAXPPP)
Pauline Ferrand-Prévôt sur le podium du maillot jaune après la 8e étape du Tour de France femmes, au sommet du col de la Madeleine, le 2 août 2025. (MAXPPP)

Au sommet du col de la Madeleine, il n’y avait presque que des déçues et des visages marqués par le froid et l’effort. Quand Demi Vollering peinait à reprendre son souffle au milieu des caméras s'agglutinant autour d’elle, Pauline Ferrand-Prévôt se dirigeait vers le podium pour fêter, et sa victoire d’étape, et son premier maillot jaune. "Aujourd'hui, elle a prouvé qu'elle est la plus grande championne de notre sport", a reconnu Stephen Delcourt, le manager de l’équipe FDJ-Suez, qui avait tout mis en place pour être à la place de la Française.

Pauline Ferrand-Prévôt, elle, a été prise dans le tourbillon des protocoles et des sollicitations médiatiques. "Je ne suis pas du genre à profiter, mais il faut que je me force à le faire", s'est-elle promis à chaud au micro de France Télévisions. "Je savais que j’étais bien, mais on ne sait jamais comment sont les autres. Je savais qu’il fallait gérer cet effort sur 1h20, 1h30 de montée, c’était un peu comme un effort VTT, où il y a la zone rouge et il faut se mettre au niveau mais pas la dépasser, et ça je sais que je sais bien le faire", a-t-elle analysé, appréciant au passage le gros relais offert par sa coéquipière Marion Bunel, lui permettant de décramponner Sarah Gigante à 8 km du sommet.

À un jour de la gloire

Au moment de faire les comptes, "PFP" a repoussé toute la concurrence à plus de 1'45" et compte 2'37" d'avance sur sa plus proche poursuivante avant le dernier jour de course. "Personne n'a vraiment conscience, je pense, de la prouesse que c'est. On dit que [Tadej] Pogacar est un phénomène, Pauline en est un autre", s'est enflammée Marion Bunel, dixième de l'étape reine. "On ne s'attendait pas à de tels écarts, c'est incroyable", a réagi une autre coéquipière, Lieke Nooijen.

Face à l'émerveillement de son entourage et du public, Pauline Ferrand-Prévôt a laissé couler quelques larmes, fendant la carapace pour la première fois dans ce Tour de France femmes. "C’était une longue préparation depuis le Mondial l’année dernière. Après un titre olympique, c’était risqué de se lancer dans un tel projet. Je sais ce qui me faut pour réussir. Des fois ça peut paraître bizarre à des gens. Si on me laisse faire ce qui est bon pour moi, je sais que je peux atteindre le but que je me suis fixé", a-t-elle retracé, un an et un cinq jours après son titre olympique en VTT cross-country à Elancourt.

Alors évidemment, la championne qu'elle est ne veut pas se voir sacrée trop tôt. Il reste encore une belle étape de montagne à disputer. "Cet écart est évidemment un avantage, mais demain c'est encore une étape difficile. Il ne faut pas la sous-estimer parce que l'arrivée n'est pas au sommet", a prévenu son directeur sportif Jos van Emden, à la joie aussi froide que la température en haut de la Madeleine. "Je ne veux pas célébrer trop tôt, je sais ce que ça fait d'être dans le fauteuil de leader et de s'en faire déloger à la dernière minute", a appuyé le Néerlandais, sept fois deuxième d'un contre-la-montre en carrière. La coupe de champagne attendra demain.

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