Tour de France 2025 : Superbagnères, 36 ans après, le retour d’une ascension mythique longtemps oubliée

Haut lieu du Tour de France, l’ascension de Superbagnères fait son retour sur la Grande Boucle après 36 ans d’absence, sur l’une des étapes reines de cette 112e édition.

Article rédigé par Adrien Hémard Dohain - envoyé spécial sur le Tour de France
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
La station de Superbagnères, au dessus de Luchon, en 2009. (SYLVESTRE / MAXPPP)
La station de Superbagnères, au dessus de Luchon, en 2009. (SYLVESTRE / MAXPPP)

Col du Tourmalet, col d’Aspin, col de Peyresourde : en temps normal, l’enchaînement de ces trois géants des Pyrénées suffit. Mais, cette année, le Tour de France a ajouté une cerise à ce gâteau déjà très copieux sur la 14e étape : l’ascension finale vers Superbagnères, au-dessus de Luchon. Une montée iconique, théâtre de duels épiques sur la Grande Boucle, mais qui n’avait plus été empruntée par le peloton depuis 36 ans. 

Le profil de la 14e étape du Tour  de France 2025, entre Pau et Luchon-Superbagnères. (ASO)
Le profil de la 14e étape du Tour de France 2025, entre Pau et Luchon-Superbagnères. (ASO)

"C’est une belle montée, très longue, avec beaucoup de changements de rythme, et trois derniers kilomètres à découvert, très pentus", décrit Thierry Gouvenou. "Avec le menu proposé avant dans la journée, ça va être très difficile. C’est le genre d’étape que les favoris du Tour ne peuvent pas louper. Il peut y avoir de très gros écarts". Longue de 12,4 km, avec une pente moyenne de 7,4%, et des passages à plus de 10%, l’ascension vers Superbagnères sera, à coup sûr, un temps fort de cette 112e édition, comme elle l’a été par le passé.

Six arrivées de légendes

"Luchon voulait que le Tour revienne à Superbagnères, depuis des années, mais on était bloqué techniquement à cause des tonnages de trois ponts, qui nous empêchaient de faire passer les moyens techniques nécessaires à l’arrivée d’une étape", justifie celui qui dessine le parcours chaque année, et qui se souvient du duel entre Jacques Anquetil et Raymond Poulidor. "Malheureusement, je n’ai jamais roulé dessus quand j’étais coureur", regrette seulement Thierry Gouvenou, heureux de voir ce monument de l’histoire du Tour revenir sur le parcours. 

"La collectivité a refait les ponts, pas pour le Tour, mais du coup, le Tour peut revenir. On est ravis de revenir sur une étape qui est l’exacte réplique de 1986 où Bernard Hinault après avoir pris le jaune la veille, avait à nouveau attaqué, avant de craquer et d’être dépassé par Greg LeMond", se souvient de son côté Christian Prudhomme. En effet, le Blaireau, sur le même tracé que celui de l'étape du jour, et un an après l'avoir remportée était supposé, pour son dernier Tour de France, aider l’Américain à conquérir le maillot jaune, mais voulait voir "s’il en était digne". Il avait attaqué de loin, avant de s’écrouler totalement dans la montée vers Superbagnères, dans laquelle Greg LeMond avait donc gagné ses galons. 

Greg LeMond et Bernard Hinault sur le Tour de France 1986. (AFP)
Greg LeMond et Bernard Hinault sur le Tour de France 1986. (AFP)

Apparue sur la route du Tour pour la première fois en 1961, Superbagnères avait été le théâtre de six arrivées jusqu'en 1989, avec des vainqueurs prestigieux à son palmarès dont Federico Bahamontès (1962), Bernard Hinault (1979) ou Greg LeMond donc (1986).

Une étape dantesque pour clore les Pyrénées

Pour la dernière année, l’Ecossais Robert Millar s’y était imposé, devant un autre Français en jaune : Laurent Fignon. Depuis, les contraintes techniques nécessaires au passage du Tour de France avaient peu à peu éclipsé ce monument. Après 36 ans d’attente, Superbagnères retrouve enfin la lumière, pour le plus grand plaisir des suiveurs, dont Yoann Offredo. "Je l’ai montée sur la route des Pyrénées, et c’est un bourbier. C’est très long, et ça va marquer ce Tour 2025", promet ainsi le consultant de France Télévision.

"Il y a 5 000 mètres de dénivelé sur 110 km, avec Superbagnères à la fin. C’est une étape extrêmement difficile, et donc à ne pas louper."

Yoann Offredo

à franceinfo: sport

Vainqueur à l’Alpe d’Huez en 2011, Pierre Rolland apprécie lui aussi ce retour : "J’aime quand le Tour innove, mais j’aime aussi quand il revient là où l'histoire de notre sport s'est écrite. Quand tu es coureur, tu aimes ces journées où tu repenses à ce coureur qui t'a marqué quand tu étais jeune". Sauf qu'avec une dernière ascension de Superbagnères remontant à 36 ans, il est plus que temps de créer de nouveaux souvenirs pour les coureurs actuels.

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