Pauses pipi, chutes… Quand est-il admis ou pas d'attaquer les leaders sur le Tour de France ?
Lors de la 11e étape, mercredi, Tadej Pogacar a chuté dans les derniers kilomètres mais sans incidence sur le classement général du Tour de France puisque ses concurrents ont décidé de l’attendre.
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"Respect au peloton." Après sa chute à six kilomètres de l'arrivée à Toulouse, mercredi 16 juillet, Tadej Pogacar a souligné le respect de ses concurrents, qui l'ont attendu, sur la 11e étape du Tour de France. Mais quelques heures plus tôt, il s'était plaint, à la radio, d'attaques en tête de peloton alors qu'il s'était arrêté, comme le maillot jaune, Ben Healy, pour une pause pipi. S'il existe des règles implicites entre les coureurs, rien ne les oblige à les respecter.
"Plus que des règles, ce sont des codes", pose Lilian Calmejane, ancien coureur (de 2015 à 2024) et consultant France TV Sport. "Et ce n'est pas le fait que Pogacar soit tombé, mais qu'il ait subi cette chute une fois que la bataille avait eu lieu. C'était la fin de l'étape et à ce moment-là, vu le profil, ce n'était pas exploitable. Il faut tenir compte du contexte. S'il n'y avait pas d'échappée et que ce groupe de tête se jouait la gagne, personne ne l'aurait attendu". Kévin Vauquelin, qui attaquait au moment de la chute et n'a pas vu le Slovène tomber, confirme : "Si c'est une chute où il commet l'erreur, c'est différent. Mais c'était mieux comme ça de s'arrêter".
Il en va de même pour les fameuses "pauses pipi", naturellement inévitables. Elles ont souvent lieu une fois que l'échappée a été validée par le peloton, qui la laisse partir, et quand le leader du classement général s'arrête. "Quand on s'arrête pisser, c'est mieux d'attendre, ce sont des règles internes qui ne sont pas écrites, mais ce sont des règles d'humanité", souligne Kévin Vauquelin.
Mais mercredi, cette règle n'a pas vraiment été respectée, avec des accélérations en tête de peloton pour rattraper l'échappée, qui ont piégé Tadej Pogacar et Ben Healy dans un deuxième groupe. Des coureurs de l'équipe Astana, qui en ont aussi fait les frais, ont déploré à la radio qu'il n'y avait "plus de règles dans le cyclisme". "Quand on fait une pause pipi et que l'échappée a une minute trente d'avance, que le maillot jaune s'arrête, dans le code du cyclisme, c'est vraiment très très très mal vu de relancer, et il peut y avoir des coureurs rancuniers", affirme Lilian Calmejane, vainqueur d'une étape sur le Tour de France en 2017.
Pas les mêmes faveurs pour tous
Toutes ces règles implicites n'ont cependant pas la même valeur selon les coureurs impliqués. "C'est le champion du monde et deuxième du classement général, pour une chute provoquée par un mouvement de course", souligne Kévin Vauquelin. Mais "si ça avait été l'inverse, que Pogacar avait provoqué la chute de Tobias Johannessen, je ne sais pas si on l'aurait attendu", s'interroge Guillaume Martin (Groupama-FDJ). "Ce sont Ben Healy et Jonas Vingegaard [considéré comme le principal concurrent de Pogacar] qui se sont mis à l'avant pour faire comprendre que personne ne pouvait attaquer et qu'on l'attendait. Je pense que Vingegaard veut une bataille à la pédale. Mais des coureurs de second rideau comme moi, on est un peu désavantagés à attendre des gros leaders parce que c'est sûr qu'eux ne nous attendront pas", regrette Jordan Jegat (TotalEnergies), 14e du classement général.
Chez les femmes toutefois, Demi Vollering, prétendante à la victoire finale en 2024, n'avait pas été attendue lors de sa chute sur la cinquième étape, et avait perdu une minute et dix-neuf secondes. "Peut-être que les hommes sont un peu plus gentils", a-t-elle commenté sur Instagram mercredi, après la mésaventure connue par Tadej Pogacar.
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