Guerre à Gaza : des influenceurs pour la propagande israélienne
Alors que la famine a été déclarée fin août dans la moitié nord de la bande de Gaza, des dizaines d'influenceurs israéliens fustigent sur les réseaux sociaux l’inaction de l’ONU. Dans quelles conditions sont tournées leurs vidéos ?
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder dans son intégralité.
Fin août, l'ONU déclarait l'état de famine dans la moitié nord de la bande de Gaza. Une affirmation fermement rejetée par Israël. Depuis quelques semaines, des dizaines d'influenceurs apostrophent l'ONU sur les réseaux sociaux au milieu de palettes d'aide humanitaire. Alors, dans quelles conditions sont tournées ces vidéos ?
L’ONU pointée du doigt
Les visites se déroulent à Kerem Shalom, point de passage à la frontière entre Israël et Gaza. Et c'est vrai, les palettes de nourriture et d'aide humanitaire s'y accumulent depuis plusieurs mois, car les camions de distribution ne partent qu'au compte-gouttes. Et pour Israël, cette lenteur, c'est la faute de l'ONU. "L'aide reste immobilisée, non livrée. La raison ? L'ONU refuse de distribuer l'aide", indique le gouvernement israélien.
Et pour diffuser largement ce message, l'État hébreu organise des visites sur place pour la presse et les influenceurs, strictement encadrées par l'armée israélienne. Un jeune influenceur, 243 000 abonnés sur Instagram, explique aux équipes de France Télévisions comment il a été recruté. "J'ai seulement 16 ans. Je suis le plus jeune à être entré à Gaza pour documenter les événements. Ils savent que tout ce que je publie atteint le monde entier. Ils savent que je connais la vérité. Alors, ils m'ont emmené à Gaza et j'ai commencé à montrer la vérité. L'armée israélienne nous a donné tous les chiffres et nous a tout montré", assure Marwan, influenceur israélien.
Toutes les informations sont donc données clé en main et relayées par les influenceurs sans apporter d'autres points de vue. Mais pour une créatrice de contenu, ce n'est pas un problème. "Est-ce que vous avez contacté l'ONU ?", demande la journaliste de France Télévisions. "Non, je ne suis pas journaliste et je ne fais pas de recherche. Je partage ce que je vois", indique Herut Davidson, influenceuse israélienne.
"Une opération de communication"
Or, de son côté, l'ONU reproche à Israël des contrôles excessifs, des routes non sécurisées et un accès limité aux sites de Kerem Shalom, ce qui freinerait les distributions. Juliette Poissonnier, journaliste de France Télévisions à Jérusalem, a également participé à la visite organisée par l'armée. Pour elle, cela ne suffit pas pour déterminer l'origine du blocage. "Ces influenceurs qui vont sur place à Kerem Shalom, ils nous montrent ce qu'ils voient, effectivement des milliers de palettes, des camions remplis de denrées alimentaires, mais ça ne prouve rien puisqu'on a très peu d'informations concrètes, puisqu'on ne peut pas accéder à la bande de Gaza pour savoir ce qui est acheminé à l'intérieur de la bande de Gaza. C'est vraiment une opération de communication qui sert à rejeter toute la responsabilité sur l'ONU et à se dédouaner complètement en tant qu'armée israélienne", explique Juliette Poissonnier.
Des opérations de communication qui devraient même s'intensifier. Le ministère des Affaires étrangères israélien a débloqué 40 millions de dollars pour inviter 5 000 personnalités du monde entier. Objectif : redorer son image à l'international.
Parmi nos sources :
Articles de presse :
Franceinfo - Famine à Gaza : l'ONU a-t-elle manipulé les chiffres, comme l'accuse Israël ?
Liste non exhaustive
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