Guerre entre Israel et le Hamas : qui est John Spencer, la référence de Benyamin Nétanyahou ?

Publié le 04/10/2025 17:54 Mis à jour le 04/10/2025 18:47

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franceinfo - N. Carvalho, A. Cosqueric. Édité par l'agence 6Médias

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Ancien colonel de l'armée américaine, John Spencer est régulièrement cité comme référence par le Premier ministre israélien. À travers des podcasts, déclarations et autres tribunes, le militaire, à la retraite et expert, réfute toutes les accusations faites à l'État hébreu pour son action à Gaza.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour le regarder en intégralité.

Le gouvernement israélien continue de démentir les accusations de crimes de guerre et de génocide à Gaza. Pour se défendre aux Nations unies, Benyamin Nétanyahou a mentionné les analyses d'un expert militaire. "Le colonel John Spencer est peut-être le meilleur expert au monde de la guerre urbaine, et il dit qu'Israël prend davantage de précautions pour minimiser les victimes civiles que n'importe quelle armée dans l'histoire", déclarait ainsi le Premier ministre israélien le 26 septembre dernier. Et ce n'est pas la première fois que le Premier ministre israélien mentionne cet expert, au point d'en être devenu un élément de langage.

John Spencer est un ancien colonel de l'armée américaine à la retraite, qui s'est fait connaître via des podcasts, dont un, hébergé par la prestigieuse université militaire de West Point. Depuis le début de la guerre à Gaza, il se pose en fervent défenseur de l'armée israélienne. "Les fausses accusations de crimes de guerre, de génocide, toutes ces choses sont contraires à ce que fait Israël", affirmait-il le 17 août.

Même défense dans une tribune, basée sur un argument statistique : "Pour démontrer l'absurdité de l'accusation de génocide, il suffit de constater que la population de Gaza a augmenté de 2 % l'an dernier." Ce chiffre est une prévision publiée par le Bureau de recensement des États-Unis. Un chiffre réel, mais qui provient d'une estimation faite en août 2023, avant le début de la guerre à Gaza. Impossible donc de s'en servir pour estimer l'évolution récente de la population dans l'enclave.

"Un problème de neutralité"

Mais John Spencer ne se corrige pas. Il affiche d'ailleurs une grande proximité avec l'armée israélienne. Il a ainsi pu pénétrer dans Gaza à plusieurs reprises dans le cadre de visites organisées par l'armée israélienne pour servir sa communication. "Ce sont des gens qui, principalement, sont des anciens, des vétérans de l'armée américaine. L'armée israélienne va leur montrer un certain nombre de choses. Ils vont ensuite écrire un rapport et le présenter, soit dans leur cercle aux États-Unis, soit aussi en Europe. Ce sont des voyages qui sont financés par Israël, ce qui pose aussi un problème de déontologie et de neutralité", indique Amélie Ferey, responsable du Laboratoire de recherche sur la défense à l’Ifri.

Depuis cet été, ce mélange des genres est encore plus clair. John Spencer est devenu conseiller pour Champel capital. Ce fonds d'investissement a été créé par un membre du parti de Benyamin Nétanyahou et il finance notamment des projets de défense israéliens.