Vrai ou faux : les étudiants algériens restent-ils en France après leurs études ?

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Article rédigé par franceinfo - L. Brisson, H. Pozzo, E. Revidon, Y. Saidani - Édité par l'agence 6Medias
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Cette rentrée marque un record : 1 000 visas supplémentaires accordés à des étudiants algériens. Mais derrière cette hausse, certains politiques pointent le taux d’échec et l’installation durable de ces jeunes en France. Les étudiants algériens viennent-ils vraiment pour étudier… Ou pour rester, comme l’affirment certains ? Vrai ou faux ?

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder dans son intégralité.


Pour l’ambassade de France en Algérie, c’est une rentrée réussie : 1 000 visas supplémentaires ont été délivrés à des étudiants algériens par rapport à l’année précédente. Une annonce qui a suscité de nombreuses réactions politiques. "Si c’est 1 000 étudiants en plus dans les sciences sociales ou dans des filières qui ont moins besoin de personnes étrangères sur le territoire français, je comprends que ça choque", déclare Charles Rodwell, député Renaissance des Yvelines, sur le plateau de CNews le 3 octobre dernier. Éric Ciotti, député UDR des Alpes-Maritimes, va encore plus loin le 2 octobre, toujours sur CNews : "Le taux d’échec de ces étudiants est énorme. Ces étudiants qui arrivent, la quasi-intégralité vont rester en France."

Alors, les étudiants algériens viennent-ils vraiment en France uniquement pour s’y installer ?

Étudier en France : réussite ou installation durable ?

Sur l’année universitaire 2024-2025, 28 000 étudiants algériens sont venus en France. C’est la deuxième nationalité la plus représentée, derrière le Maroc et devant la Chine.

Contrairement à leurs homologues marocains ou chinois, les étudiants algériens s’inscrivent majoritairement à l’université plutôt qu’en école de commerce ou d’ingénieur. Environ 25 % d’entre eux suivent une filière en lettres ou en sciences sociales, une proportion légèrement inférieure à celle des étudiants français ou internationaux.

Concernant la réussite universitaire, il n’existe pas de données spécifiques aux étudiants algériens. Cependant, les chiffres pour les étudiants venus du Maghreb montrent un taux de réussite en licence légèrement inférieur à celui des Français, et nettement plus faible que celui des autres étudiants internationaux.

Et qu’en est-il de leur présence sur le long terme ? Le ministère de l’Intérieur a suivi la génération d’étudiants arrivée en 2015 : huit ans plus tard, 61 % des Algériens sont encore en France, contre 58 % des Sénégalais, 47 % des Marocains et 14 % des Chinois.

Pour Antoine Pécoud, professeur de sociologie et spécialiste des migrations : "La France est de très loin le principal pays de destination pour les Algériens qui quittent leur pays. Les étudiants qui terminent leurs études ont souvent de la famille, des amis, des réseaux en France, ce qui les incite à rester."

Éric Ciotti dit vrai sur ce point : les étudiants algériens sont effectivement ceux qui demeurent le plus en France après leurs études.

Parmi nos sources :

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