"Peindre, c'est revenir à l'origine de ce que j'ai aimé faire" : Marjane Satrapi célèbre la femme dans une exposition à Paris
Bien avant la sortie de la bande-dessinée "Persépolis", Marjane Satrapi peignait. La dessinatrice et réalisatrice s'apprête à exposer ses toiles à Paris.
Elle a le regard noir intense et insoumis des filles de ses tableaux: "j'aime bien les femmes honnêtes, les femmes féroces", confie Marjane Satrapi, créatrice de BD et réalisatrice qui s'apprête à exposer des toiles à Paris.
Ce talent-là est le premier à avoir animé cette Iranienne de 50 ans débordante d'énergie, bien avant que la bande dessinée et le film Persepolis, témoignages poignants du basculement de son destin avant et après la révolution islamique, la fassent connaître mondialement.
15 oeuvres exposées
"Peindre, c'est revenir à l'origine de ce que j'ai aimé faire. Ma santé mentale en dépend": dans son atelier près de République, avec vue sur le Sacré Coeur, elle fume une cigarette, debout, de noir vêtue, en bottines, entourée de son chevalet et de ses grandes toiles où dominent le rouge et le noir dans des plans très contrastés rappelant sa BD.
Cette femme qui n'est plus retournée en Iran depuis 20 ans et est devenue parisienne au point d'aimer "la mauvaise humeur des Parisiens", va exposer à partir du 8 octobre dans la galerie de Françoise Livinec, dans le VIIe arrondissement. Sa deuxième exposition. 15 oeuvres qui célèbrent la femme, sept ans après sa dernière exposition.
La galeriste, une amie de Marjane Satrapi, a maintenu le projet malgré le risque d'une moindre fréquentation du fait du Covid: "On s'est bien évidemment posé la question. Mais il y a une telle évidence dans l'oeuvre de Marjane, dans le besoin des couleurs de Marjane".
"J'ai envie de créer du beau"
"C'est la peinture figurative qui me plaît le plus, déclare l'artiste. Je ne suis ni dans le concept, ni dans la dénonciation. J'ai envie, un peu comme les peintres anciens, d'avoir une fonction publique, de créer du beau". Comme auteure de BD ou de film, "je dois faire le cheminement intellectuel de me mettre à la place de celui qui va lire ou regarder le film". Mais en peinture, "je peux aller jusqu'à ce que je ressens".
Et pourquoi seulement des femmes sur ses toiles? "Les hommes, s'amuse-t-elle, c'est moche à dessiner, cette peau mal rasée. Le paon mâle est beaucoup plus beau que le paon femelle, mais, chez l'humain, c'est la femme qui est beaucoup plus jolie!"
Elle adhère aux causes féministes. Mais "je suis contre toute sorte de radicalité [...] Féministe, il faut l'être de facto. Si je montre que je sais aussi bien faire, mieux faire qu'un homme, j'ai gagné le combat et je donnerai l'exemple", ajoute celle qui se définit comme une "grande gueule qui sait se défendre". "Avant de mourir, conclut Marjane, il me faudra faire cinq expositions, huit films, quatre livres! J'ai un plan de 30 ans!"
Marjane Satrapi - Femme ou Rien, à partir du 8 octobre, Galerie Penthièvre (Paris 8)
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