: Reportage "Un musée, ce n'est pas figé" : un spectacle de danse au milieu des sculptures d'Antoine Bourdelle pour la Nuit des musées

La 21e édition de la Nuit européenne des musées a lieu samedi 17 mai. En France, 1 200 musées y participent. L’entrée est gratuite et, au-delà de la découverte des collections, les visiteurs peuvent profiter d’animations ou de spectacles comme au musée Bourdelle, dans le 15e arrondissement de Paris, ouvert jusqu'à 22h pour l'occasion. Neuf danseurs vont s'y produire au milieu des sculptures.

Le chorégraphe Claude Brumachon a conçu son spectacle "Ecorchés vifs" présenté samedi soir comme un hommage à Antoine Bourdelle. Il s’est inspiré directement de ses sculptures exposées dans le musée, ancien lieu de vie et de création de Bourdelle. "Il y a des séries de duo qui s'enchaînent de manière logique à travers le musée", explique le créateur qui a pensé son spectacle comme "un rituel de déambulation". "Ils vont commencer dans la salle des plâtres et, tout doucement, ils vont se déplacer vers le couloir. Après, ils vont aller dans les ateliers. Et ceux qui suivront les danseurs auront comme une espèce de cheminement à l'intérieur de l'œuvre de Bourdelle", détaille Claude Brumachon.

Les danseurs investissent les salles, des plus vastes aux plus intimes, mais aussi la galerie qui borde le jardin du musée. Pour sa directrice, Ophélie Ferlier-Bouat, la danse pour laquelle Antoine Bourdelle avait une passion a ici toute sa place. Elle permet aussi de toucher un autre public. "La Nuit des musées, c'est vraiment un événement festif, souligne la directrice du musée Bourdelle. On observe, et c'est le cas dans tous les musées, qu'on a un public différent qui vient, qui est vraiment très curieux même si on aime beaucoup le profil de notre public habituel."

"La danse contemporaine apporte ce public plus jeune, différent parfois de celui qu'on voit habituellement au musée."

Ophélie Ferlier-Bouat, directrice du musée Bourdelle

à franceinfo

Le public profite ici de la proximité avec les artistes. Elisabetta Gareri, une des danseuses, apprécie ce rapport intime. Elle a pu en faire l’expérience lors des répétitions organisées en présence des visiteurs. "Il y a une intimité qui se crée avec les personnes qui sont présentes, avec le spectateur. Il y a quelque chose qui se passe qui est encore autre que sur une scène traditionnelle dans un théâtre", affirme la danseuse. "On voit les gens. Ils entendent notre respiration. On les ressent et pareillement, donc c'est très particulier. C'est très beau", raconte-t-elle.

Une proposition qui conquiert les visiteurs, comme Georgette qui a assisté à une partie des répétitions. "C'est magique. Ça nous parle complètement, parce qu'on profite de la musique, des corps qui sont travaillés comme les sculptures sont travaillées", explique la visiteuse. "Il faut vraiment renouveler ces expériences-là, parce que ce sont des lieux qui doivent être animés, insiste-t-elle. Un musée, ce n'est pas figé."

Le spectacle est prévu à 19h30, samedi 17 mai. Trois autres représentations sont programmées la semaine du 19 mai.