Affaire Bertrand Cantat : des témoignages poussent la justice à rouvrir l'enquête

Publié le 25/07/2025 14:11 Mis à jour le 25/07/2025 16:26

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France 2 - P. Mauger, V. Thibier, J. Roy, A. Tribouart, G. Decaix, N. Berthelot - Édité par l'agence 6médias

France Télévisions

15 ans après le suicide de Krisztina Rady, l’ex-femme du chanteur de Noir Désir, la justice a annoncé jeudi 24 juillet rouvrir une enquête sur les circonstances de sa mort. Une décision prise suite à la diffusion récente d'une série documentaire sur la plateforme Netflix, "De rockstar à tueur : le cas Cantat".

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Krisztina Rady était-elle victime de violence de la part de son époux, Bertrand Cantat ? Si oui, ont-elles précipité son suicide il y a 15 ans ? Le procureur de la République de Bordeaux (Gironde) a décidé de rouvrir l'enquête. L'ex-chanteur de Noir Désir, déjà condamné pour le meurtre de la comédienne Marie Trintignant, est de nouveau dans le viseur de la justice.

Une relation de plus en plus violente

C'est un documentaire qui relance la machine judiciaire. Il révèle notamment pour la première fois l'existence d'un dossier médical au nom de Krisztina Rady, ouvert après une admission aux urgences pour de graves blessures. "Krisztina Rady était, semble-t-il, venue faire constater des traces de violences subies par son compagnon. Et ces violences sont un décollement du cuir chevelu, des hématomes... Pour décoller le cuir chevelu, je pense qu'il faut vraiment tirer très, très fort. Donc ça, c'est un élément nouveau. La justice n'en avait effectivement pas connaissance", explique Zoé de Bussierre, co-réalisatrice du documentaire.

Un élément qui vient s'ajouter à d'autres témoignages accablants, comme celui de Klaudia, la jeune fille au pair engagée par le couple pour garder leurs deux enfants. "Je pouvais sentir la tension croître de semaine en semaine entre Krisztina et lui. L'atmosphère est devenue toxique et inquiétante. Ils se disputaient de plus en plus et toujours plus violemment", raconte-t-elle dans le documentaire.

Un signe d'espoir

Par quatre fois pourtant, le dossier entourant le suicide de Krisztina Rady a été classé sans suite. Pour les associations de défense des femmes maltraitées, cette nouvelle enquête est un signe d'espoir. "Il y a 80 % des dossiers qui sont classés sans suite en France pour des faits de violences conjugales. Donc ce sursaut de la justice, nous le trouvons évidemment exceptionnel. Mais j'espère que, pour les dizaines, voire les centaines de milliers de femmes qui sont concernées par les violences conjugales, que ce sursaut de justice se répétera", assure Naïma Charaï, directrice de l'Association Pour l'Accueil des Femmes en Difficulté (APAFED).

Bertrand Cantat n'a pas encore réagi à l'ouverture de cette enquête pour violences volontaires.