Affaire Bertrand Cantat : la réalisatrice du documentaire Netflix dit tenir des "documents" supplémentaires à disposition de la justice

Ces documents n'ont pas été diffusés pour des raisons d'anonymat, explique Anne-Sophie Jahn, jeudi sur franceinfo. Le parquet de Bordeaux a annoncé la réouverture d'une enquête pour violences volontaires du chanteur sur son ex-épouse.

Article rédigé par franceinfo
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Bertrand Cantat lors d'un concert de son groupe Détroit aux Vieilles-Charrues, le 19 juillet 2014. (FRED TANNEAU / AFP)
Bertrand Cantat lors d'un concert de son groupe Détroit aux Vieilles-Charrues, le 19 juillet 2014. (FRED TANNEAU / AFP)

La réalisatrice du documentaire de Netflix sur Bertrand Cantat, Anne-Sophie Jahn, a dit jeudi 24 juillet sur franceinfo tenir à la disposition de la justice des "documents" supplémentaires, qui n'ont pas été diffusés pour des raisons d'anonymat, après que le parquet de Bordeaux a annoncé la réouverture d'une enquête "sur d'éventuels faits de violences volontaires" commis par le chanteur avant la mort de son ex-épouse Kristina Rady, retrouvée pendue chez elle le 10 janvier 2010.

Interrogée sur d'éventuels témoignages que la réalisatrice n'a pas pu garder dans son film Le cas Cantat, pour des raisons d'anonymat, Anne-Sophie Jahn, également journaliste au Point, a répondu positivement : "Il y a des documents en effet. La justice ne nous a pas contactés, on verra si elle nous contacte par la suite". 

La décision de la réouverture d'une enquête fait suite à la diffusion du documentaire sur le chanteur de Noir Désir, condamné pour le meurtre en 2003 de Marie Trintignant, a précisé explicitement dans un communiqué le procureur de la République de Bordeaux. "Je n'imaginais pas ça spécialement", a dit sur franceinfo Anne-Sophie Jahn. "Notre travail avec mon coréalisateur, c'était vraiment de raconter une histoire qui allait ouvrir le débat et poser des questions (...) Evidemment, c'est au public et y compris à la justice de s'en emparer". 

Des témoignages "très troublants"

"Avec le retentissement qu'a eu le documentaire, on a bien compris que ça avait provoqué un réel éveil des consciences", a-t-elle ajouté, évoquant "un travail très long, avec une grande équipe de journalistes qui ont travaillé pendant quatre ans". "Nous avons en effet obtenu plusieurs témoignages qui étaient très troublants sur le comportement de Bertrand Cantat envers son épouse Kristina Rady", poursuit-elle.

"Certains témoignages sont assez glaçants sur leur relation et apportaient des éléments très précis sur des violences qui auraient pu avoir eu lieu."

Anne-Sophie Jahn, réalisatrice du documentaire "Le cas Cantat"

sur franceinfo

Selon la journaliste au Point, la réouverture de cette enquête "montre l'évolution de la société sur ces questions, et donc de la justice qui est un miroir de la société". "Enfin, les violences faites aux femmes sont réellement prises au sérieux. Les choses sont en train de bouger, les choses sont en train de changer et on ne peut que s'en réjouir", a-t-elle terminé. 

Le film d'Anne-Sophie Jahn en trois épisodes contient "plusieurs affirmations et témoignages ne figurant pas" dans les quatre procédures déjà ouvertes sur les circonstances de la mort de Kristina Rady, toutes classées sans suite, a expliqué le procureur de la République de Bordeaux.

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