Désenchantement et procrastination : pourquoi les courses de Noël, c'est toujours à la dernière minute
Pour la responsable du développement au sein de l’Observatoire société et consommation, Agnès Crozet, "avec l’achat en ligne et les promesses de livraison au dernier moment, c’est devenu une habitude qui s’ancre dans les modes de consommation".
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Malgré le risque de retards de livraison ou de rupture de stock, notamment pour les jouets, les Français ont une nouvelle fois retardé au maximum leurs achats de Noël. De plus en plus, ils ont recourt à internet pour acheter leurs cadeaux. Et ont une facheuse tendance à la procrastination, en se lançant à la dernière minute.
Agnès Crozet, responsable du développement au sein de l’Observatoire société et consommation, a expliqué vendredi 22 décembre sur franceinfo qu'"on observe un désenchantement à l’égard des courses de Noël, qui sont un peu vécues comme un passage obligé de la consommation". "Les gens ont de moins en moins envie de céder à ces injonctions et ont tendance à repousser leurs achats de Noël", a-t-elle ajouté.
franceinfo : Le fait de commander en ligne, à la dernière minute, est-il devenu une habitude chez les Français ?
Agnès Crozet : Oui c’est une habitude, mais pas que pour les Français. Nous sommes dans la moyenne européenne. Avec l’achat en ligne et les promesses de livraison au dernier moment, c’est devenu une habitude qui s’ancre dans les modes de consommation. Dans les grandes villes, Paris, Lyon et Marseille, Amazon propose, pour une commande passée vendredi avant 21h, une livraison le 24 décembre avant minuit.
Comment peut-on expliquer que les Français s’y prennent tardivement dans les achats de Noël ?
Les habitudes d’achat en ligne font que les Français sont de plus en plus amenés à cliquer sur le net, puis à recevoir leurs colis dans les jours qui suivent, en ne pensant pas forcément aux retards de livraison. Au-delà de cette aspect pratique, facilité par le commerce en ligne, on observe un désenchantement à l’égard des courses de Noël qui sont un peu vécues comme un passage obligé de la consommation. Les gens ont de moins en moins envie de céder à ces injonctions et ont tendance à repousser leurs achats de Noël.
Que représente la vente en ligne durant la période de Noël ?
Dans les intentions d’achat cette année, nous avons entre 35 et 40% de personnes qui tendent à commander en ligne. C’est une augmentation continue, qui s’ancre dans des comportements que l’on observe toute l’année. En cas de rupture de stock, les consommateurs peuvent se tourner vers différents sites et cela permet d’éviter de longues files d’attente en magasins. Notamment d’avoir plus de souplesse dans ses achats. Est-il difficile de trouver le bon cadeau ? On constate un certain embarras à trouver un cadeau original et qui plaise, dans un contexte où les gens possèdent déjà pas mal de choses. Le cadeau matériel va rester prédominant dans la hotte du père Noël, mais on remarque que de plus en plus de gens vont se tourner vers un cadeau immatériel comme un dîner au restaurant, un voyage ou encore un concert.
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