Fusées sonores, rapaces… Les méthodes des aéroports pour faire fuir les oiseaux et éviter les collisions

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Article rédigé par France 2 - J. Van Hove, V. Bouffartigue, A. Brodin, V. Raynal, C. Dudon, S. Kazadi - Édité par l'agence 6médias
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Chaque année, des dizaines de milliers de collisions ont lieu entre des avions et des oiseaux. Une hantise pour les pilotes et un casse-tête pour les compagnies, car les réparations coûtent très cher. Les aéroports embauchent donc des effaroucheurs afin d'éloigner les volatiles. Reportage à Ajaccio, en Corse-du-Sud.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Déclencher la sirène, c'est une des missions des effaroucheurs. À l'aéroport d'Ajaccio (Corse-du-Sud), ils sont cinq, 365 jours par an, à pister les oiseaux. Leur travail : éviter toute collision entre les volatiles et les avions, responsables de nombreux accidents. Ils interviennent 15 minutes avant chaque décollage et atterrissage, et combinent plusieurs techniques pour les faire fuir. "Je vais effaroucher à l'aide d'un pistolet pyrotechnique. (...) Ça va faire deux explosions", nous explique Marc-Antoine Minicucci, agent de prévention du péril animalier à l'aéroport d'Ajaccio Napoléon Bonaparte.

Leur vigilance est essentielle, car l'aéroport d'Ajaccio est situé en bord de mer, à proximité d'une zone Natura 2000 et des montagnes. Plus de 90 espèces protégées sont recensées, comme le faucon crécerelle, la corneille, le milan royal et le goéland. Les collisions peuvent endommager gravement les avions et coûtent très cher en réparations. Elles ont lieu principalement à basse altitude. Au total, à Ajaccio, il y a chaque année 7 500 décollages et autant d'atterrissages. "On a en moyenne 15 chocs aviaires, c'est-à-dire 15 collisions entre des oiseaux de plus grande taille et des aéronefs. Fort heureusement, à ce jour, pas de conséquences dramatiques, (mais) des incidences matérielles parfois assez élevées", précise Laurent Poggi, directeur des Concessions Aéroportuaires de Corse-du-Sud.

Rapaces et jardinage

Concilier la sécurité aérienne et la biodiversité, est donc un enjeu de taille pour l'aéroport. "Proche des pistes, on va couper l'herbe très à ras pour des raisons de sécurité, pour voir les panneaux et pour voir ce qu'il se passe sur la piste. Et lorsqu'on s'éloigne un petit peu de la piste, on va pouvoir laisser des prairies avec une herbe assez haute, pour que les oiseaux ne soient pas attirés, car dans de l'herbe haute, ils ne peuvent pas chasser", détaille Fabien Ruggeri, responsable adjoint Qualité-Environnement de l'aéroport d'Ajaccio Napoléon Bonaparte.

Pour éloigner les volatiles, Nantes (Loire-Atlantique) emploie d'autres méthodes : quatre buses et un faucon. Nantes Atlantique est le seul aéroport français à disposer d'une fauconnerie. "On les emmène en voiture rapidement même s'ils ne volent pas au départ, pour les habituer à tout le bruit", explique un agent. Une approche plus naturelle et efficace. Les rapaces qui font peur aux autres espèces ont réduit de moitié le nombre de collisions depuis huit ans. "C'est un oiseau qui s'adapte un peu à tous les environnements, qui est assez réceptif à ce qu'on lui demande, qui fait ce qu'on appelle des attaques flash, fait peur aux oiseaux et revient rapidement", explique Anthony Renaud, effaroucheur et fauconnier de la Fauconnerie de l'aéroport de Nantes-Atlantique.

Selon les spécialistes, multiplier les systèmes d'effarouchement reste la clé de l'efficacité. En France, il y a environ 1 000 collisions chaque année.

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