Procès de Cédric Jubillar : "Cet homme est écrasé par la vindicte et une partie des médias", déplore l'avocat de l'accusé

Ce direct est désormais terminé.

"Je voulais vous parler de la solitude qui est la sienne face à cette meute accusatrice." Ce jeudi 16 octobre, l'équipe de défense de Cédric Jubillar prend la parole, une dernière fois, pour plaider l'acquittement du peintre-plaquiste de 38 ans. "Vous êtes les derniers remparts de ce cirque judiciaire", a asséné Emmanuelle Frank face au jury. "Rien de ce qu'il dira ne satisfera personne", a déploré l'avocate, pugnace depuis le début du procès. "Mon devoir m'oblige à tout faire pour sauver cet homme écrasé par la vindicte et une partie des médias", a critiqué Alexandre Martin, qui a pris la parole dans l'après-midi. "Je suis un peu déconcerté par la conviction de l'accusation : une montée en pression, il n'y en a pas", a-t-il ajouté.  

Verdict rendu vendredi. L'accusé a la possibilité de s'exprimer une dernière fois vendredi matin, avant que la cour, présidée par Hélène Ratinaud, et les jurés, ne se retirent et délibèrent, pour un verdict attendu dans la journée.

"Le crime parfait attendra" : un long réquisitoire mercredi. "Le crime parfait, ce n'est pas le crime sans cadavre, mais celui pour lequel on n'est pas condamné. Et vous allez être condamné, monsieur Jubillar", a lancé l'avocat général Pierre Aurignac à l'accusé, au terme de quatre heures de réquisitoire des deux représentants du ministère public devant la cour d'assises du Tarn. "Beaucoup attendaient des réponses à ce procès, les attentes seront déçues. Il ne rendra jamais le corps de Delphine, elle est à lui pour l'éternité", a-t-il déploré, avant de requérir trente ans de réclusion criminelle et le retrait de l'autorité parentale à Cédric Jubillar. 

"Rendez-leur Delphine !", tonne l'avocat des enfants. Laurent Boguet, qui représente les enfants du couple Jubillar, était le dernier à plaider du côté des parties civiles mercredi matin : il a synthétisé à la barre, pendant une heure trente, le travail "colossal" des enquêteurs. "Lorsqu'on annonce qu'on va tuer, qu'elle va être enterrée, qu'on ne la retrouvera jamais et que, cinq ans plus tard, c'est la réalité, par définition, c'est accablant !", a lancé l'avocat toulousain, rappelant le "faisceau" d'indices pointant vers Cédric Jubillar.