Airbags Takata : l'UFC-Que Choisir dénonce "la gestion parfaitement chaotique et calamiteuse des différents rappels organisés par Stellantis"

Il s'agit de la première action de groupe intentée en France au sujet de ces airbags défectueux, responsables d'au moins 60 morts dans 11 pays ces 15 dernières années, dont 18 en France.

Article rédigé par franceinfo
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Le site Stellantis de Mulhouse (Haut-Rhin), le 28 mars 2025. (JEAN-FRAN?OIS FREY / MAXPPP)
Le site Stellantis de Mulhouse (Haut-Rhin), le 28 mars 2025. (JEAN-FRAN?OIS FREY / MAXPPP)

"Stellantis a été particulièrement chaotique, c'est pour ce constructeur-là que nous avons reçu le plus de signalements", a souligné mardi 22 juillet sur franceinfo Magali Buttard, responsable du service juridique de l'UFC-Que Choisir, pour justifier le lancement d'une action de groupe visant le constructeur automobile Stellantis pour réclamer le versement d'indemnités aux propriétaires de véhicules équipés d'airbags Takata faisant l'objet d'une immobilisation forcée

L'association de consommateurs a décidé de saisir le tribunal "afin que les préjudices causés aux automobilistes victimes des rappels sous stop drive, opérés depuis 2023 de façon totalement anarchique et déraisonnée, soient réparés", a-t-elle indiqué. Cette mesure d'immobilisation immédiate, qui concerne 1,7 million de véhicules, est "la conséquence de l'incurie, de l'inertie et de la gestion parfaitement chaotique et calamiteuse des différents rappels organisés par Stellantis", a assuré Magali Buttard. "Cette faute a entraîné un certain nombre de préjudices pour les automobilistes et ça se traduit par différents frais qu'ils ont dû supporter en raison de cette immobilisation de leur véhicule et ils doivent être indemnisés", a-t-elle poursuivi.

Une indemnité pour tous les préjudices

Pour l'UFC-Que Choisir, Stellantis et Citroën "avaient parfaitement la possibilité d'organiser des mesures de rappels simples avant d'être contraints d'avoir à procéder à des mesures sous 'stop drive', ce qui aurait permis de pouvoir ventiler les remplacements d'airbags de façon plus progressive". "Si le constructeur avait accepté de prendre toute la mesure de la dangerosité de ces airbags, s'il n'avait peut-être pas fait uniquement un calcul financier, il aurait procédé à des rappels beaucoup plus tôt et ces mesures de stop drive n'auraient pas été nécessaires", a ajouté la responsable juridique de l'association de consommateurs.

L'association demande une série d'indemnités pour divers préjudices. Outre une indemnité journalière pour toute la durée de l'immobilisation du véhicule, l'UFC souhaite obtenir réparation pour tous les préjudices liés "aux coûts d'assurance que les consommateurs ont continué à payer", "les frais de stationnement éventuels", "les frais de transport de substitution", "les frais de remorquage", "les frais de remise en service du véhicule" ou encore les "les frais d'annulation de toutes les activités touristiques et culturelles" liés à l'immobilisation de la voiture.

Il s'agit de la première action de groupe intentée en France au sujet de ces airbags défectueux, responsables d'au moins 60 morts dans 11 pays ces 15 dernières années, dont 18 en France. Mais l'UFC-Que choisir ne s'interdit pas "de poursuivre ses initiatives également par la voie de l'action de groupe contre d'autres constructeurs", a précisé Magali Buttard.

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