Plan européen pour l'automobile : "Il faut protéger l'ensemble de la filière par une politique de contenu local", plaide le directeur général de Valeo

Comme en Inde ou en Amérique du Nord, Christophe Périllat demande à ce que soit inscrit dans le plan que doit dévoiler mercredi la présidente de la Commission européenne, une obligation d'avoir un maximum de "contenu" produit localement.

Article rédigé par franceinfo
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Christophe Périllat, directeur général de Valéo, le 14 octobre 2024. (LUDOVIC MARIN / POOL / AFP)
Christophe Périllat, directeur général de Valéo, le 14 octobre 2024. (LUDOVIC MARIN / POOL / AFP)

"Il faut protéger l'ensemble de la filière par une politique de contenu local", appelle mercredi 5 mars sur France Inter Christophe Périllat, directeur général de Valeo, l'équipementier automobile français. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen doit dévoiler dans la journée le plan de soutien à la filière automobile européenne, embarquée dans la transition vers l'électrique. Elle a déjà annoncé des assouplissements dans les réglementations liées aux émissions de carbone, pour épargner des amendes au secteur en proie à de grandes difficultés.

Pour Christophe Périllat, ce plan est une "urgence" car "la transition vers la voiture électrique a des conséquences sur l'emploi", mais il redoute également la concurrence venue "d'autres pays et d'autres constructeurs", avec des "conditions de compétitivité différentes", comme des salaires ou coût de production plus bas. "C'est un deuxième risque pour l'industrie européenne", alerte-t-il.

Fabriqué en Europe pour l'Europe

Il souhaite donc faire inscrire dans ce plan une clause de "contenu local européen pour les véhicules vendus en Europe". Cela permettrait "d'assurer que l'industrie européenne se renforce, que les usines et les emplois restent". Il cite pour exemple l'Inde, qui a demandé d'assurer que sur son territoire "80% du contenu soit fait en Inde pour les voitures vendues en 2030". Pareil pour l'Alena, en Amérique du Nord, où "75% de la valeur des véhicules assemblés doit avoir un contenu local".

Christophe Périllat estime "normal, pour réindustrialiser l'Europe, d'avoir un contenu local important", que ce soit "pour la batterie, mais pour le reste aussi, comme l'électronique, le logiciel". "Cette idée de contenu local est tellement simple et efficace, j'ai beaucoup d'espoir pour qu'elle prenne de l'ampleur", conclut-il.

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