Budget 2026 : "François Bayrou a eu raison de dire que c'était un moment de vérité, la France est trop endettée", affirme Pierre Moscovici

Le premier président de la Cour des Comptes était l'invité du "8h30 franceinfo", jeudi.

Article rédigé par franceinfo
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Pierre Moscovici, premier président de la Cour des Comptes, sur franceinfo, le 17 juillet 2025. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Pierre Moscovici, premier président de la Cour des Comptes, sur franceinfo, le 17 juillet 2025. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"François Bayrou a eu raison de dire que c'était un moment de vérité, parce que je le dis-moi même depuis des années, la France est trop endettée", affirme le premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici, jeudi 17 juillet, sur franceinfo au surlendemain de la présentation des grandes orientations budgétaires par le Premier ministre.

"Il faut que les Français sachent en effet qu'on ne peut pas faire de bonnes politiques publiques, pas d'écologie, pas de défense, pas d'éducation, pas de recherche, pas d'innovation si on n'a pas la ceinture et si on n'a pas juste un budget qui s'équilibre", estime l'ancien ministre de l'Économie et des Finances (2012-2014). "L'appel à l'effort, l'appel au désendettement, l'appel à la réduction du déficit, je l'approuve totalement", résume Pierre Moscovici.  

"Il ne faut pas aller trop loin, il ne faut pas trop de fiscalité"

S'il fallait, à ses yeux, "réveiller les Français, (…) présenter un budget qui dise bien que le désendettement, c'est maintenant, c'est une priorité", il regrette à demi-mot la composition de ce budget, et notamment la part de fiscalité trop importante dans ce budget 2026 (un quart des économies sont basées sur des hausses d'impôts) : "Il ne faut pas aller trop loin, il ne faut pas trop de fiscalité", prévient le premier président de la Cour des comptes. "Nous avons des prélèvements obligatoires qui sont les plus élevés de la zone euro. (…) Nous avons une compétitivité de notre économie à préserver. On ne peut pas tout faire par la fiscalité. Ce n'est pas la bonne idée", explique-t-il. 
 
Il pointe également du doigt le "partage" des mesures d'économies de ce budget, notamment en matière fiscale. Il faut à ses yeux "assez logiquement" une mesure pour mieux faire contribuer les plus hauts revenus à cet effort. 

"Si les économies en dépenses pèsent sur tout le monde, si tout le monde est mis à contribution, les retraités mais aussi les classes moyennes, il est inconcevable que ceux qui ont beaucoup plus ne soient pas eux aussi sollicités."

Pierre Moscovici

à franceinfo


 
Le partage des économies entre l'État et les collectivités locales parait également déséquilibré à l'ancien Commissaire européen, notamment sur le non remplacement d'un départ à la retraite sur trois dans la fonction publique d'État à partir de 2027. Il déplore l'absence de "mécanisme comparable" pour les collectivités locales. 
 
Enfin Pierre Moscovici se montre critique vis-vis des deux mesures les plus contestées de ce budget 2026 : la suppression de deux jours fériés et la mise en place d'une "année blanche", qui consiste à geler toutes les pensions et prestations sociales habituellement indexées sur l'inflation. "Ce ne sont pas des mesures structurelles, (…) on ne peut le faire qu'une fois", note-t-il.  

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