Budget 2026 : quelles sont les revendications et les lignes rouges des syndicats et du patronat, reçus par Sébastien Lecornu ?
Avant la mobilisation du 18 septembre, le nouveau Premier ministre a rencontré des représentants du Medef, de la CGT et de la CFDT, notamment, en vue du budget 2026.
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A peine arrivé à Matignon, Sébastien Lecornu s'attelle à retravailler le budget 2026 préparé par son prédécesseur François Bayrou. A quelques jours de la journée de mobilisation du 18 septembre organisée par l'intersyndicale, le nouveau Premier ministre a reçu, lundi 15 septembre, des représentants des syndicats de salariés – la CGT et la CFTC – et d'une organisation patronale – la CPME – après avoir rencontré les délégations de la CFDT et du Medef vendredi. Et entre les syndicats et le patronat, les revendications et les lignes rouges sur le budget sont multiples, et bien différentes. Franceinfo vous résume leurs positions.
La CGT exige une "rupture" sur le budget et les retraites
La CGT, qui avait apporté son soutien à la mobilisation "Bloquons tout" du 10 septembre, compte mettre la pression au nouveau Premier ministre jeudi dans la rue. "Nous sommes en position de force", a même estimé sa secrétaire générale, Sophie Binet, après sa rencontre avec Sébastien Lecornu lundi. Le syndicat, qui s'est réjoui comme tous les partenaires sociaux de l'abandon du projet de suppression de deux jours fériés, attend une "rupture" et souhaite que le Premier ministre redessine complètement les contours du prochain projet de loi de finances.
Le renoncement à la suppression de 3 000 postes de fonctionnaires en 2026 figure parmi les revendications principales de la CGT, au même titre que le rejet de l'année blanche ou de l'augmentation des franchises médicales. Au-delà du budget, la centrale exige comme "première rupture" l'abrogation de la réforme des retraites de 2023, qui a repoussé l'âge légal de départ de 62 à 64 ans, et dont Sophie Binet estime qu'elle "est à l'origine de la situation d'instabilité politique actuelle".
La CFDT refuse que "le monde du travail paye la réduction des déficits"
La CFDT souhaite aussi rouvrir le dossier des retraites. Marylise Léon, la secrétaire générale du syndicat réformiste, estime qu'une suspension de la réforme est "impérative". "Nous l'avions demandé avant le début des discussions en début d'année, nos conditions n'ont pas changé et le débat doit avoir lieu au Parlement", a jugé la leader syndicale après son entrevue avec Sébastien Lecornu, vendredi. Elle a en revanche fermé la porte à une éventuelle réouverture du conclave lancé au début de l'année par François Bayrou, auquel la CFDT avait participé jusqu'au bout, et qui avait échoué avant l'été.
Sur la préparation du budget, le syndicat a posé plusieurs lignes rouges, dont l'abandon de la négociation entre les syndicats et le patronat pour une nouvelle réforme de l'assurance-chômage, qui aurait notamment pour objectif de réduire la durée d'indemnisation et d'allonger la durée minimale de travail pour ouvrir ou recharger ses droits. Marylise Léon a aussi estimé qu'il était "hors de question que ce soit le monde du travail qui paye la question de la réduction des déficits". La CFDT, comme l'ensemble de l'intersyndicale, appelle à une contribution des plus hauts revenus dans le prochain budget.
La CFE-CGC espère que le Premier ministre renoncera à "la politique de l'offre", la CFTC le croit ouvert à "plus d'équité"
Reçue lundi en fin de journée par le Premier ministre, la CFTC a quitté Matignon avec de l'espoir. "On a eu le sentiment qu'il est prêt à faire évoluer ce budget", a salué le leader syndical Cyril Chabanier, qui a noté des avancées dans le discours de Sébastien Lecornu, vers "plus d'équité, plus d'effort de l'Etat et un peu plus d'effort au niveau des entreprises et des personnes plus aisées". Le syndicat, qui a aussi appelé à se mobiliser le 18 septembre, dénonçait le budget proposé par François Bayrou, jugé inégalitaire. Un abandon de l'année blanche et de la réforme de l'assurance-chômage figurent parmi ses demandes.
De son côté, le président de la CFE-CGC, François Hommeril, a aussi salué un échange constructif avec Sébastien Lecornu lundi, et espère qu'il évoluera sur "la politique de l'offre" menée par les gouvernements successifs à la demande d'Emmanuel Macron, qui demeure le "problème numéro un" aux yeux du syndicat des cadres.
Le Medef dit non à des hausses d'impôts pour les entreprises ou à la taxe Zucman
Après sa rencontre avec le Premier ministre vendredi, le président du Medef, Patrick Martin, a redit son opposition à une hausse des impôts pour les entreprises dans le prochain budget. "Les entreprises ne peuvent pas supporter de nouveaux impôts ou des hausses d'impôts supplémentaires. Au contraire, il est même urgent de desserrer le frein à main pour relancer l'investissement", a ainsi déclaré au Parisien le dirigeant de la première organisation patronale. Il a même menacé d'une "grande mobilisation patronale", sous la forme d'un "meeting" avec "des milliers de chefs d'entreprise", si les impôts des entreprises augmentent.
L'autre ligne rouge du Medef concerne la taxe Zucman, une mesure qui vise à créer un impôt plancher de 2% sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d'euros et qui a les faveurs de la gauche. Patrick Martin y voit "un frein terrible à l'investissement" et même "une forme de spoliation" pour certaines entreprises de la tech, qui devraient selon lui être vendues pour que leurs propriétaires puissent régler cet impôt. Le Medef estime que les économies doivent d'abord porter sur les frais de fonctionnement "de la sphère publique", notamment via des suppressions de postes, et sur les dépenses sociales.
La CPME refuse toute augmentation du coût du travail, l'U2P souhait des "compromis"
Avant même d'être reçue par le nouveau Premier ministre, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) avait salué le choix de l'ancien ministre des Armées. Elle a plaidé pour un budget "qui protège les entreprises" avec des mesures pour relancer la croissance. L'organisation attend, dans le prochain budget, "une baisse de la dépense publique et une réforme de l'action publique", notamment sur "les effectifs de la fonction publique et le mille-feuille administratif". Comme le Medef, elle s'oppose à une hausse de la fiscalité pour les entreprises et, plus globalement, à une augmentation "du coût du travail".
L'Union des entreprises de proximité (U2P), qui doit être consultée mardi à Matignon, s'est aussi félicitée de la nomination de Sébastien Lecornu. Elle souhaite que le gouvernement et les oppositions avancent sur "des compromis" afin de redonner "visibilité et confiance" aux acteurs économiques et aux consommateurs.
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