Demande de déréférencement des sites de Shein et Temu : "C'est une urgence", alerte l’Alliance du Commerce

Selon lui, une très large partie des produits issus des 800 millions de colis arrivés l'année dernière en France sont non conformes.

Article rédigé par franceinfo
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Selon des enquêtes européennes, "85 à 95% des produits proposés sur Temu, Shein et AliExpress ne respectent pas les normes en vigueur dans l'UE". (STEFANI REYNOLDS / AFP)
Selon des enquêtes européennes, "85 à 95% des produits proposés sur Temu, Shein et AliExpress ne respectent pas les normes en vigueur dans l'UE". (STEFANI REYNOLDS / AFP)

"C'est aujourd'hui une urgence", a alerté mardi sur franceinfo Yohann Petiot, directeur général de l’Alliance du Commerce, alors que les principales fédérations du commerce en France demandent, dans une lettre adressée au gouvernement, le déréférencement des plateformes Shein et Temu, actuellement visées par une proposition de loi.

"C'est notre demande collective face à l'afflux de 800 millions de colis l'année dernière, dont une très large partie, ceux qui sont contrôlés, sont non conformes", précise Yohann Petiot. Ces colis non conformes ont "deux impacts", souligne le directeur général de l’Alliance du Commerce. "Cela a d'abord un impact pour nos consommateurs. Mais un impact aussi de concurrence déloyale pour l'ensemble de nos commerces". Il compare avec un commerce "dont 94% des produits seraient non conformes, dont 66% pour dangerosité. La décision, elle serait immédiate", assure-t-il. "On demanderait au commerce de fermer ses portes. Nous demandons simplement une égalité de traitement".

Un précédent qui sert d'exemple

Yohann Petiot rappelle que le déréférencement "il y a quatre ans" de la plateforme Wish "a été une mesure extrêmement utile". Il assure que, "même si elle est revenue sur les moteurs de recherche, elle ne représente plus rien". "Quand vous disparaissez du paysage quelques années, vous vous disparaissez une fois pour toutes pour les consommateurs. Et c'est extrêmement important. C'est une question de sécurité et d'équité de traitement". Le directeur général de l’Alliance du Commerce plaide pour "donner les moyens à nos autorités de contrôle d'aller plus loin".

Yohann Petiot alerte sur le "risque systémique qui pèse sur nos acteurs" du commerce. "Il faut bien comprendre qu'aujourd'hui, la Chine est l'usine du monde. Il ne faut surtout pas que, demain, elle devienne le magasin du monde". Il estime que l'on "ne peut plus accepter ces colis qui arrivent par avion". Il précise que ce sont "600 avions chaque nuit qui arrivent et qui ne respectent pas nos normes". "Il faut une concurrence si elle est loyale et si elle respecte nos normes. Là ce n'est pas le cas", ajoute Yohann Petiot. "Donc on demande une action".

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