Sans mesures, le déficit de la Sécurité sociale dépassera les 3 points de PIB en 2040

Dans un rapport transpartisan, des sénatrices appellent à revenir à l'équilibre au plus tard en 2035.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une agence de l'Assurance-maladie à Valence (Drôme), le 11 octobre 2024. (NICOLAS GUYONNET / HANS LUCAS / AFP)
Une agence de l'Assurance-maladie à Valence (Drôme), le 11 octobre 2024. (NICOLAS GUYONNET / HANS LUCAS / AFP)

Si rien n'est fait, le déficit de la Sécurité sociale pourrait atteindre 3,3 points de PIB en 2040 et 8,6 points en 2070, contre 0,5 point en 2024, alerte un rapport sénatorial transpartisan, mardi 23 septembre. 

Le déficit de la Sécurité sociale a atteint en 2024 un niveau record (hors période de crise) de 15,3 milliards d'euros. A politiques inchangées, il devrait continuer d'augmenter pour atteindre 24,8 milliards d'euros en 2025, rappelle le rapport des sénatrices Elisabeth Doineau (groupe Union centriste) et Raymonde Poncet Monge (Ecologistes), pour la mission d'évaluation et de contrôle de la Sécu (Mecss). 

Les élues appellent à revenir à l'équilibre au plus tard en 2035. La situation financière, et en particulier la croissance rapide des dépenses d'Assurance-maladie, ne sont plus soutenables selon elles. Le gouvernement a promis de ramener la Sécu à l'équilibre à l'horizon 2028-2029, un objectif "ambitieux, mais atteignable", assurent les rapporteuses. 

L'agence de trésorerie de la Sécu bientôt "en zone de risque"

Pour atteindre cet équilibre, "il faut 40 milliards d'euros de mesures d'amélioration du solde, soit 10 milliards d'euros de mesures par an", relèvent les sénatrices. Cela peut impliquer une baisse des dépenses, de nouvelles recettes ou une action sur le PIB telle qu'une hausse de la quantité de travail. 

Il faudra d'abord définir un objectif de maîtrise des dépenses d'Assurance maladie, qui augmentent chaque année structurellement. S'il est par exemple fixé à +2,9% par an, conformément à la loi de financement (PLFSS) pour 2025, cela implique "des économies nettes d'environ 4 milliards d'euros par an", et "d'autres actions" qui rapporteraient 6 milliards d'euros annuels. Sans mesures, l'agence de trésorerie de la Sécu, qui permet de payer les prestations sociales, entrerait dès la fin de l'année "en zone de risque".

Les élues appellent également à s'intéresser davantage aux "inefficiences" du système, qui représenteraient aujourd'hui "un quart des dépenses".

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