CPF : "On est en train de mettre en place un système à deux vitesses", regrette l’Association française de réflexion et d'échange sur la formation
Le gouvernement a déposé un amendement samedi pour instaurer "un reste à charge" en cas d'utilisation du compte personnel de formation (CPF), à l'exception des demandeurs d'emploi.
"On est en train de mettre en place un système à deux vitesses", déplore lundi 12 décembre sur franceinfo René Bagorski, président de l’Association française de réflexion et d'échange sur la formation (Afref) alors que le gouvernement a déposé un amendement samedi qui imposera aux salariés une participation financière à leur formation lorsqu'ils utilisent leur compte personnel de formation (CPF). René Bagorski craint également que cet amendement "réduise encore l'autonomie d'un certain nombre de personnes".
franceinfo : Comment accueillez-vous l'amendement du gouvernement ?
René Bagorski : Ce n'est pas une surprise puisque ça fait quelques mois que l'on parle de difficultés financières. Là où c'est un peu désolant c'est qu'on est en train de mettre en place un système à deux vitesses avec d'un côté des personnes qui auraient les moyens de cofinancer leur formation et de l'autre, celles qui n'auraient pas les moyens de le faire. Ce que je crains, c'est que cet amendement réduise encore l'autonomie d'un certain nombre de personnes et je crains surtout qu'il y ait un effet d'aubaine pour certaines entreprises qui tenteront de monopoliser le CPF de leurs salariés à des fins de financement de leur plan de développement de compétences.
Qu'entendez-vous par là ?
À partir du moment où il y a un accord d'entreprise qui se met en place, on peut légitimement demander à un individu d'utiliser son CPF sur des finalités qui sont des besoins d'entreprises et avec – éventuellement – des garanties d'évolution dans l'entreprise mais d'un autre côté ça pourrait être demain un moyen pour les entreprises de financer leur plan de développement de compétences alors que la loi de 2018 avait restreint cette possibilité.
Et vous craignez que ça puisse restreindre le choix des formations pour les salariés aujourd'hui ?
Je pense que le CPF était dès le départ une mauvaise bonne idée. À partir du moment où on créé un droit attaché à la personne qui est d'abord en heures puis après en argent, on laisse penser qu'il y a une totale autonomie. Or, cette autonomie n'existe pas. Je préfèrerais qu'on s'interroge sur ce qu'est la formation aujourd'hui. Est-ce que c'est une protection sociale au même titre que la santé et la retraite ? Dans ce cadre-là il faudrait peut-être repenser les cotisations et pourquoi pas réfléchir à une double cotisation employeurs-salariés dans les entreprises avec derrière un droit opposable du salarié qui puisse choisir sa formation et être accompagné dans un parcours.
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