Assurance-chômage : la CFDT "très déçue et très énervée" par la lettre de cadrage envoyée par le gouvernement

Le gouvernement souhaite à nouveau faire des économies sur l'assurance chômage. Il demande aux partenaire sociaux de trouver un terrain d'entente d'ici à novembre.

Article rédigé par franceinfo
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Le secrétaire national de la CFDT indique que cette demande du gouvernement "ressemble à un déni de démocratie sociale". (RICCARDO MILANI / HANS LUCAS)
Le secrétaire national de la CFDT indique que cette demande du gouvernement "ressemble à un déni de démocratie sociale". (RICCARDO MILANI / HANS LUCAS)

"La CFDT très déçue et très énervée." Le secrétaire de la CFDT Olivier Guivarc'h  ne masque pas sa colère dimanche 10 août sur franceinfo. Il ne comprend pas la volonté du gouvernement "de renégocier" les règles d'indemnisation de l'assurance chômage alors que "nous sortons de négociations, et nous nous sommes engagés dans une convention qui fixe les règles d'indemnisation jusqu'en 2028".

Le gouvernement a envoyé, samedi, une "lettre de cadrage" aux partenaires sociaux sur l'assurance-chômage. Elle fixe l'objectif d'atteindre "2 à 2,5 milliards d'euros" d'économies par an de 2026 à 2029. Cette nouvelle réforme intervient alors que les partenaires sociaux ont conclu un accord en novembre 2024, avec de nouvelles règles pour quatre ans, entrées en vigueur pour la plupart au 1ᵉʳ avril de cette année.

Pour le secrétaire national de la CFDT, l'accord conclu en 2024 est un "équilibre" trouvé entre les syndicats et les organisations patronales, et "rien ne justifie que le gouvernement demande de renégocier six mois plus tard, ou même un an plus tard". Pour Olivier Guivarc'h, cette demande du gouvernement "ressemble à un déni de démocratie sociale".

Une décision prise à la rentrée à la CFDT

Selon lui, au-delà du manque de respect pour la démocratie sociale, cette volonté du gouvernement est "tout à fait injustifiée d'un point de vue économique, dans la mesure où stigmatiser les demandeurs d'emploi, serrer les vis, ce n'est pas une politique de l'emploi et ça n'amène pas une baisse du chômage". Il rappelle que "l'assurance chômage a déjà contribué très fortement, depuis plusieurs années", avec près de "24 milliards d'euros de baisse de dépenses".

"Il faut que l'assurance chômage continue d'exister pour assurer un revenu de remplacement pour les demandeurs d'emploi qui ont perdu involontairement leur emploi, stigmatisé, aggravé", défend le syndicaliste. "La précarité ne résout rien. C'est injustifié économiquement et injuste socialement". Olivier Guivarc'h indique que la décision de participer aux négociations sera "prise collectivement au cours du mois de septembre, sans doute lors de la première quinzaine", car pour l'heure, "on est au milieu de l'été".

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