Dermatose nodulaire bovine en Savoie : après 10 jours de refus, un éleveur accepte l'euthanasie de son cheptel

L'État a décrété l'euthanasie systématique de tout troupeau comptant une vache malade, suscitant la colère et la protestation de certains éleveurs en Savoie.

Article rédigé par franceinfo, avec ICI Pays de Savoie
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Les vaches du cheptel de Pierre-Jean Duchêne, à Entrelacs, en Savoie, qui vont devoir être euthanasiées à cause de la dermatose nodulaire. (NICOLAS LIPONNE / MAXPPP)
Les vaches du cheptel de Pierre-Jean Duchêne, à Entrelacs, en Savoie, qui vont devoir être euthanasiées à cause de la dermatose nodulaire. (NICOLAS LIPONNE / MAXPPP)

La préfecture de la Savoie a annoncé dimanche que de nouveaux cas de dermatose nodulaire contagieuse bovine avaient été détectés dans l'exploitation de Pierre-Jean Duchêne, près d'Entrelacs (Savoie). L'éleveur, qui refusait jusqu'alors l'euthanasie de son cheptel a accepté l'euthanasie de son troupeau, rapporte lundi 21 juillet France Inter.

Pour limiter la propagation de cette maladie contagieuse touchant les bovins et qui n'est pas transmissible à l'homme, l'État a décrété l'euthanasie systématique de tout troupeau comptant une vache malade, suscitant colère et protestation chez des éleveurs concernés et une partie du monde agricole. Cela faisait dix jours que l'éleveur, soutenu par la Coordination rurale, empêchait l'accès à son troupeau pour éviter l'abattage de ses 121 bêtes.

L'abattage total, une "aberration"

"Il faut reconnaître que la maladie est là", déplore auprès d'ICI Pays de Savoie Pierre-Jean Duchêne. "L'État ne pliera pas, je pense qu'il faut savoir s'arrêter un moment", assure-t-il. "C'est un déchirement, mais voilà, aujourd'hui, la décision a été prise. L'État a été plus fort que nous", se désole l'éleveur de 28 ans, qui considère que l'"abattage total" est "une aberration". "Ça me fait de la peine d'être la 4ᵉ génération sur cette exploitation et puis d'avoir anéanti le travail de trois générations avant moi, je ne pourrais jamais l'oublier et ça va être très dur de s'en remettre", poursuit-il.

Selon le ministère de l'Agriculture, 285 000 bovins doivent bénéficier de la campagne de vaccination lancée depuis vendredi. La protection des vaches n'est complète qu'après 21 jours suivant l'injection. Les préfectures de Savoie et de Haute-Savoie ont rappelé ce week-end les éleveurs à la plus grande vigilance, et à respecter les règles en vigueur concernant l'interdiction de déplacement des animaux, pour éviter en fait de faire voyager les mouches et les taons responsables de la transmission de la maladie.

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