Hausse des tarifs bancaires : "Les banques ont fait des efforts considérables, notamment pendant le Covid", explique le président de la Fédération bancaire française

Le président du Crédit Mutuel et de la Fédération bancaire française est revenu sur franceinfo sur l'augmentation des tarifs bancaires.

Article rédigé par franceinfo
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Daniel Baal président du Crédit Mutuel et de la Fédération bancaire française, sur franceinfo le 8 octobre 2025. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Daniel Baal président du Crédit Mutuel et de la Fédération bancaire française, sur franceinfo le 8 octobre 2025. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Les tarifs bancaires ont augmenté de 3,1% en moyenne en 2025, par rapport à 2024. Une hausse à relativiser selon Daniel Baal président du Crédit Mutuel et de la Fédération bancaire française qui indique, sur franceinfo, mercredi 8 octobre, que "la banque, service absolument indispensable, correspond en gros à un abonnement Netflix" dans le budget des ménages.

Cette hausse avait été déjà constatée par l'association de consommateurs CLCV, dès le début de l'année. Elle est confirmée par l'étude annuelle du Comité consultatif du secteur financier (CCSF),  réalisée sur un panel de 103 établissements, représentant 99% des parts de marché.

Cette hausse est une répercussion tardive de la forte hausse des prix à la consommation ces dernières années. Restés quasiment stables au cours de l'année 2023, malgré une inflation générale élevée, les prix des services bancaires ont augmenté avec un décalage en 2024 ainsi qu'en 2025, souligne le CCSF.

Parmi les fortes augmentations, celles des frais de tenue de compte, ils accusent une hausse de près de 9%. Un chiffre à mettre en perspective poursuit Daniel Baal qui explique que "sur cinq ans, l'augmentation est de 8%" pour les frais de tenus de compte "alors que l'inflation a été de 15%. Les banques ont fait des efforts considérables, notamment pendant le Covid, à la sortie du Covid. Ce gros effort est toujours en cours", explique le président de la Fédération bancaire qui ajoute que "la banque est un service indispensable qui représente 0,43% du budget d'un ménage".

"La France est aujourd’hui dans une situation très complexe"

Daniel Baal, a aussi regretté l’absence de dialogue autour de la réforme des retraites, alors qu’Élisabeth Borne, ancienne Première ministre et aujourd’hui ministre démissionnaire de l’Éducation nationale, s’est déclarée mardi dans Le Parisien favorable à une "suspension" de cette réforme controversée, menée en 2023.

"On aurait mieux fait de dialoguer depuis l’origine", tacle Daniel Baal, soulignant le déficit de discussions qui, selon lui, marque la vie politique française depuis plusieurs années. Le patron du secteur bancaire français met en garde contre les conséquences d’une éventuelle suspension de la réforme des retraites. "Il est possible que la défiance vis-à-vis de la dette française augmente encore. Si on continue dans cette voie, à un moment, ça risque de poser problème et augmenter les coûts de refinancement des banques, ça veut dire augmenter les taux des prêts qui seront accordés ensuite à nos clients, aux entreprises comme aux ménages", s'inquiète-t-il.

Daniel Baal constate enfin une détérioration nette de l’économie française : "La France est aujourd’hui dans une situation très complexe et l’économie en souffre. Soyons clairs : le manque de confiance amène les entreprises, les ménages à ne pas investir. Par conséquent, il y a moins de création de richesse, moins d’impôts payés et ça aggrave encore la situation budgétaire, déjà extrêmement complexe."

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