Plan social chez ArcelorMittal : "On sent surtout une crainte, une peur de l'avenir", décrit Patrice Vergriete, maire de Dunkerque

Des centaines de personnes ont manifesté jeudi dans sa ville contre la suppression de 600 postes chez le géant de l'acier.

Article rédigé par franceinfo
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Dunkerque, le 24 avril, lors d'une conférence de presse de soutien aux salariés. (MARC DEMEURE / MAXPPP)
Dunkerque, le 24 avril, lors d'une conférence de presse de soutien aux salariés. (MARC DEMEURE / MAXPPP)

"On sent une colère, et on sent surtout une crainte (...) une peur de l'avenir", explique Patrice Vergriete, maire de Dunkerque, au micro de franceinfo vendredi 2 mai, alors que des centaines de personnes et de nombreux salariés d'ArcelorMittal ont manifesté ce 1er mai à Dunkerque pour dénoncer la suppression de 600 postes en France chez le géant de l'acier, dont près de la moitié sur le site dunkerquois. Des salariés et des élus réclament la nationalisation d'Arcelor.

Pour l'élu local, "la question principale, c'est d'abord de clarifier les positions". Il rappelle que l'Union européenne "s'est enfin engagée dans un plan acier européen, que tout le monde reconnaît comme extrêmement positif". Un plan que "les industriels, et en premier lieu ArcelorMittal, ont applaudi". Bémol, "son calendrier de mise en œuvre qui est fortement étalé".

Il défend donc l'idée, avec Xavier Bertrand le président de la région Hauts-de-France, "de faire une réunion au plus haut niveau avec Stéphane Séjourné, le commissaire européen, ArcelorMittal, les élus locaux, l'État et les représentants du personnel, et que chacun annonce clairement les choses". Il exige donc des annonces sur le calendrier de la part de l'Union européenne, et du côté d'ArcelorMittal, "s'il considère que ce plan acier est adapté pour pouvoir investir en Europe".

L'État devra prendre ses responsabilités

Au terme de cette réunion, si ArcelorMittal dit "'la sidérurgie européenne, ça ne nous intéresse plus parce que la productivité n'est pas intéressante et les profits ne sont pas intéressants', à ce moment-là, l'État devra prendre ses responsabilités et la nationalisation est évidemment une option, comme ça s'est passé en Angleterre" avec la British Steel. Une nationalisation également défendue par les salariés, la patronne de la CGT Sophie Binet, le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon ou encore le sénateur Horizons du Nord Franck Dhersin.

"Ce qu'on est en train de perdre, si on lâche la production d'acier, notamment à Dunkerque, c'est notre souveraineté européenne et ça, ce n'est pas acceptable", conclut l'élu dunkerquois.

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