Sommet européen : comment va se partager le gâteau du plan de relance post-Covid à 750 milliards d’euros ?
Les dirigeants européens ont finalement réussi à sauver leur plan de relance massif. La France devrait recevoir 40 milliards d'euros en 2021.
Next Generation EU : c'est le nom du plan de relance de 750 milliards d'euros décidé au niveau européen. Il était bloqué depuis la mi-novembre par le veto de la Hongrie et de la Pologne, mais grâce à un compromis, les chefs d'État et de gouvernement sont parvenus à le sauver jeudi 10 décembre lors du dernier Conseil européen de l'année.
"C'est une réponse qui était indispensable sur le plan budgétaire face à la crise du Covid-19, a salué vendredi Emmanuel Macron à l'issue de ce Conseil. Nous devons désormais mettre en œuvre ce plan pour que les premiers versements puissent intervenir dès le printemps prochain."
Une part de subventions, une part de prêts
La facilité pour la reprise et la résilience (FRR) constitue la pièce maîtresse de NextGenerationEU, comme le souligne la Commission européenne. "Son objectif sera de soutenir les investissements et les réformes indispensables à une reprise durable, d’améliorer la résilience économique et sociale des États membres et d’accompagner les transitions vertes et numériques", écrit l'institution.
La FRR est dotée de 672,5 milliards d’euros, soit l'essentiel du plan de relance européen, et la somme est répartie en deux catégories : les prêts (360 milliards d'euros) – si les pays souhaitent en contracter – et les subventions (312,5 milliards d'euros), comme le montre cette infographie du Conseil de l'Union européenne.
"Le prêt à un pays sera remboursé intégralement par ce pays, alors que la subvention à un pays sera remboursée par lui au prorata de sa taille – en produit intérieur brut. C'est-à-dire si vous représentez 10% de l'Union européenne, et vous avez eu une subvention, vous rembourserez 10% de ce qui vous a été alloué. C'est plus généreux pour un pays en difficulté", détaille Jérôme Creel, directeur du département des études de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE-Sciences Po) et professeur associé d’économie à l’ESCP.
Une répartition selon les besoins pour surmonter la crise sanitaire
L'esprit du plan de relance européen, en particulier de la FRR, est d'aider les pays à surmonter la crise du Covid-19. "C'est la nouveauté de ce plan. Il est supposé aller en priorité aux Etats qui en ont besoin. Ce sont les besoins liés au fait de sortir de la crise sanitaire et des conséquences économiques et sociales qu'elle a pu avoir", souligne Jérôme Creel.
Le reste du montant, soit 77,5 milliards d'euros, correspond à différentes lignes du budget pluriannuel consacré à différents programmes de l'Union européenne. "Ce sont des dépenses qui peuvent aller vers l'environnement, vers l'agriculture... Mais la FRR, c'est vraiment lié au post-Covid."
Les principaux bénéficiaires : l'Italie, l'Espagne et la France
Qui recevra quoi ? C'est sans doute l'aspect le plus attendu. "La clé de répartition pour les années 2021-2022 serait calculée, pour chaque État membre, sur la base de sa population, en proportion inverse du PIB par habitant et sur la base du taux de chômage relatif de chaque État membre au cours des cinq dernières années", note le Conseil de l'Union européenne. Un calcul qui favorise les grands Etats du sud comme l'Espagne et l'Italie, touchés de plein fouet par la crise du Covid-19. "Mais la clé de répartition n'est pas encore très claire", explique Jérôme Creel.
On sait donc déjà quels seront les principaux bénéficiaires au niveau des subventions, bien que les chiffres ne soient pas définitifs : l'Italie (82 milliards d'euros de subventions), l'Espagne (plus de 60 milliards d'euros) et la France, qui devrait recevoir 40 milliards d'euros courant 2021 au titre de ce plan de relance européen.
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