La suspension de la réforme des retraites coûtera 1,4 milliard d'euros en 2027, les complémentaires santé et les retraités mis à contribution

Pour mettre en pause la réforme, le gouvernement a rédigé une "lettre rectificative" qui sera examinée jeudi en Conseil des ministres.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, au Sénat, le 22 octobre 2025. (DANIEL PERRON / HANS LUCAS / AFP)
Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, au Sénat, le 22 octobre 2025. (DANIEL PERRON / HANS LUCAS / AFP)

Le gouvernement détaille les conditions de la mise en pause de la réforme des retraites. La suspension coûtera 100 millions d'euros en 2026 et 1,4 milliard d'euros en 2027, selon la lettre rectificative au projet de budget de la Sécurité sociale, examinée au Conseil d'Etat, et qui sera présentée en Conseil des ministres jeudi 23 octobre. Pour financer cette mesure, les complémentaires santé et les retraités seront mis à contribution.

La lettre rectificative prévoit, d'une part, une hausse du taux de la contribution des organismes complémentaires (mutuelles, assurances de santé...) qui passera de 2,05% en 2,25% en 2026. D'autre part, la sous-indexation des pensions des retraités par rapport à l'inflation, initialement prévue à 0,4 point, sera augmentée de 0,5 point supplémentaire en 2027. Pour cette année-là, le gouvernement table sur une inflation de 1,75%. La mesure pèsera donc sur leur pouvoir d'achat si cette prévision est avérée. 

Pas de recul de l'âge de départ jusqu'à janvier 2028

Le projet de lettre rectificative décale dans le temps l'application de la réforme des retraites de 2023. Il suspend jusqu'à janvier 2028 la marche en avant vers les 64 ans, tout comme le relèvement du nombre de trimestres à cotiser pour partir à taux plein. Ainsi, la génération née en 1964 partirait à 62 ans et 9 mois (comme la précédente) au lieu des 63 ans prévus par la réforme, soit à partir d'octobre 2026 au lieu de début 2027.

Les textes actuels prévoient par ailleurs que la génération 1964 doive cotiser 171 trimestres. Avec une "suspension", ces assurés partiraient finalement avec 170 trimestres. L'application de la réforme reprendrait en 2028 pour la génération 1965, qui devrait cotiser 171 trimestres, au lieu de 172. Mais entre-temps, l'élection présidentielle de 2027 aura peut-être rebattu les cartes.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.