Réforme des retraites : "La suspension ne peut être qu'une étape vers l'abrogation", affirme la patronne de la CGT Sophie Binet

La suspension de la réforme des retraites est au cœur des ultimes négociations à Matignon mercredi pour dénouer la crise politique

Article rédigé par franceinfo
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La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet était l'invité de franceinfo, le 8 octobre 2025. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet était l'invité de franceinfo, le 8 octobre 2025. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"La suspension" de la réforme des retraites "ne peut être qu'une étape vers l'abrogation", affirme le mercredi 8 octobre sur franceinfo la patronne de la CGT Sophie Binet. La suspension de la réforme des retraites est au coeur des ultimes négociations à Matignon mercredi pour dénouer la crise politique, le PS estimant n'avoir reçu "aucune assurance" de Sébastien Lecornu alors que la droite et une partie du camp présidentiel en font "une ligne rouge".

La veille, l'ex-Première ministre et actuelle ministre de l'Education démissionaire, Elisabeth Borne, a pour la première fois ouvert la porte à cette possibilité, dans un entretien au Parisien"C’est une mesure de sagesse de bloquer, d’abroger cette réforme qui est à l’origine de la crise démocratique dans laquelle on est aujourd’hui", ajoute Sophie Binet. Selon la patronne de la CGT, le "passage en force" d’Emmanuel Macron sur cette réforme a été sanctionné dans les urnes, provoquant la perte de toute majorité. "Tant qu’il n’y aura pas de réponse aux urgences sociales, on ne sortira pas de la crise démocratique", estime la secrétaire générale de la CGT.

"On est dans une situation totalement ubuesque"

La Cour des comptes estime le coût de la suspension de la réforme des retraites à 13 milliards d'euros par an à horizon 2035, en se basant sur un âge de départ à la retraite à 63 ans. Abordant ce coût de l’abrogation, Sophie Binet l’estime à 3 milliards d’euros en 2026. Elle propose un financement via l’élargissement de l’assiette des cotisations, intégrant l’intéressement, la participation et les primes. "Ça permet de créer des droits supplémentaires pour les salariés et surtout des ressources immédiates pour pouvoir financer l’abrogation de la retraite", explique-t-elle.

Sophie Binet juge sévèrement la crise politique et économique du pays : "On est dans une situation totalement ubuesque qui ridiculise d’ailleurs la France aux yeux de beaucoup d’observateurs étrangers", imputant la situation à un "quinquennat cataclysmique" du président Macron. "Il a été élu pour faire barrage à l’extrême droite en 2022 et au lieu de ça, il a déroulé sa réforme des retraites et une politique de l’offre au service des grands patrons et des puissants. Et l’extrême droite n’a jamais été aussi forte en France", conclut-elle.

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