Suspension de la réforme des retraites : Sébastien Lecornu rassure la gauche, Emmanuel Macron évoque un référendum et brouille les pistes

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Séances tendues de questions au gouvernement, mardi 21 octobre, encore et toujours autour d'une même question. Cet après-midi, nouveau coup de pression du Rassemblement National et des socialistes. "La suspension de la réforme des retraites avec laquelle vous avez acheté la non-censure du Parti socialiste ressemble de plus en plus à une fausse promesse", a averti Marine Le Pen. "Il demeure une obligation de résultat. Nous ne vous prenons pas au mot, nous vous jugeons aux actes", a complété Boris Vallaud, chef des députés socialistes.

Le Premier ministre est sommé de rassurer et de donner des gages à la gauche :"La suspension, c'est bien la suspension des deux mesures : âge et nombre de trimestres. Le Conseil d'État a été saisi cette nuit d'une lettre rectificative et un Conseil des ministres aura lieu jeudi matin pour l'adopter", a tenu à souligner en réponse Sébastien Lecornu. Le PS applaudit, car avec cette lettre, la suspension de la réforme devrait bien avoir lieu.

Mais pourquoi cette mise au point ? Ce mardi matin, en Slovénie, Emmanuel Macron ne parlait, lui, plus de suspension de la réforme des retraites. "Ça n'est ni la révocation ni la suspension. C'est le décalage d'une échéance. Sur ce sujet, les perspectives de référendum sont possibles. Encore faut-il qu'on sache sur quoi", a déclaré le chef de l'État.

Les députés divisés

Alors, cet épisode marque-t-il une divergence entre Emmanuel Macron et Sébastien Lecornu ? L'Élysée réfute, même si dans son propre camp, certains reprochent au chef de l'État un nouvel écart. "Le président veut exister, mais il n'a plus la main. Il faut qu'il l'accepte.", soupire un député macroniste. Tourner la page des retraites, Emmanuel Macron ne s'y résigne pas, bien au contraire. Son idée de référendum pourrait porter sur une refondation totale du système, ce qui divise à l'Assemblée.

"La question restera pleine et entière. Comment finance-t-on, aujourd'hui, le système de retraite tel qu'il existe actuellement ?", interroge la députée Renaissance Prisca Thevenot. "S'il y avait référendum, je serais plutôt favorable à revenir à la retraite de 60 ans. Je n'ai pas l'impression que c'est ce que veut faire le chef d'État. Bref, j'ai l'impression que c'est quand même là encore une manœuvre pour finalement reculer la pression qui est sur lui", juge de son côté Éric Coquerel, président de la Commission des Finances à l'Assemblée nationale.

Alors, nouveau système à points ou par capitalisation ? Emmanuel Macron s'est engagé à laisser le champ libre aux partenaires sociaux avant tout référendum.