"Tout ça pour ça", "enfumage"... Après l'échec du "conclave" sur la réforme des retraites, la classe politique tacle François Bayrou
Les partenaires sociaux se sont quittés sans accord lundi 23 juin, après quatre mois de discussions sur la réforme des retraites. Conséquence pour François Bayrou : deux motions de censure se profilent contre le gouvernement.
"Rien à dire à part, tout ça pour ça" : voilà la réaction tard ce lundi soir un député du Modem, d'habitude plus bavard, après que les partenaires sociaux ont annoncé l'échec du "conclave" sur les retraites, cette série de réunions commencée il y a quatre mois. "Nous regrettons cet échec après des longs mois de travail", a dit la négociatrice du Medef, Diane Milleron-Deperrois, à la sortie du "conclave" sur les retraites, glissant que "c'est dommage pour la démocratie sociale". Une partie de la classe politique est, elle, beaucoup plus virulente.
Au Rassemblement national, le député Thomas Ménagé rappelle que son groupe n'y a jamais cru : "Depuis le premier jour le RN a dénoncé l'enfumage de ce 'conclave'. Depuis le début, le Premier ministre François Bayrou a refusé qu'il y ait un débat sur la question de l'âge. Il s'agissait seulement d'un tour de passe-passe pour acheter l'absence de censure des socialistes", pointe-t-il. Car le "conclave", c'était l'idée qui lui avait permis d’échapper à la censure début février, et d'obtenir l'indulgence du PS.
Une dernière chance avant la censure
Les socialistes justement menacent désormais clairement François Bayrou de dégainer la censure. "Les socialistes ont toujours été clairs depuis le mois de janvier. S'il n'y a pas de retour au Parlement avec la possibilité de remettre en cause les effets de la réforme Borne alors nous censurerons le Premier ministre", rappelle le député Arthur Delaporte.
Mais il laisse une dernière chance au Premier ministre. "Nous avons demandé la semaine dernière à François Bayrou, si en cas d'échec du 'conclave', il envisageait de déposer un texte. Sa réponse a été d'un flou et d'une ambiguïté totale. Nous aurons l'occasion ce mardi de le réinterroger de nouveau. Si le Premier ministre fait le choix de continuer avec l'état actuel du doit, c'est-à-dire la réforme Borne, alors nous le censurerons", affirme-t-il, alors que François Bayrou doit prendre la parole ce mardi à sept heures.
Quel rôle va jouer le RN ?
Du côté de la France insoumise, Mathilde Panot, la cheffe de file des députées se félicite : "La mascarade est terminée". Elle a écrit immédiatement aux autres forces de gauche pour signer ensemble une motion et tenter de renverser le gouvernement. Jean-Luc Mélenchon dénonce, lui aussi, une "mascarade" et appelle à "faire partir Bayrou".
Face à cette possible censure, Matignon affiche une certaine sérénité, puisque le Rassemblement national a déjà annoncé ne pas vouloir s'associer à une censure sur les retraites. Il n'y aurait donc pas de majorité, mais le RN change de ton ces derniers jours, et semble vouloir jouer le suspens.
Mardi, François Bayrou a invité les partenaires sociaux à le rencontrer pour trouver une "voie de passage" sur les retraites, après l'absence d'accord à l'issue des quatre mois de discussions. "Je peux naturellement comprendre qu'on constate un échec lorsqu'on est sur des positions radicalement différentes ou opposées. Mais je ne peux pas accepter sans réagir qu'on se satisfasse d'échouer si près du but. Je considère donc que notre devoir est de ne pas baisser les bras et de tout faire pour permettre de dépasser un tel blocage", a affirmé le Premier ministre depuis l'hôtel Matignon.
Commentaire d'un député de droite : "Laissons un ou deux jours à François Bayrou pour se rattraper... Mais je n'y crois pas !"
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