"Touristes, pas le bienvenu !" : des graffitis menaçants se multiplient dans le cœur de Marseille

Des tags hostiles aux visiteurs sont apparus ces derniers jours dans plusieurs quartiers de Marseille, où les logements touristiques de courte durée sont nombreux. Ils invitent les touristes à partir.

Article rédigé par franceinfo
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Un tag "Tourists go home", rue Malmousque, dans la descente vers la crique du même nom, dans le 7e arrondissement de Marseille. (RAFAEL BENABDELMOUMENE / RADIO FRANCE / FRANCEINFO)
Un tag "Tourists go home", rue Malmousque, dans la descente vers la crique du même nom, dans le 7e arrondissement de Marseille. (RAFAEL BENABDELMOUMENE / RADIO FRANCE / FRANCEINFO)

"Touriste go Home !" L'injection en anglais, signifiant "Touristes rentrez chez vous", s'étale en lettres noires sur un mur longeant un escalier qui descend vers la petite crique. Ces dernières semaines, ce type de messages hostiles aux touristes se sont multipliés à Marseille, notamment dans les quartiers où les logements touristiques de courte durée (type Airbnb) sont nombreux. Des protestations alors que le parc locatif de la ville est déjà très tendu. "Ils ont raison, explique Catherine, une touriste venue de Normandie. Le touriste a le devoir de préserver l'endroit où il va. Il faut garder ce petit joyau, c'est tellement beau."

Dans les quartiers, tout le monde parle de ces écritures sur les murs ou les portes. "Il n'y a pas forcément trop de touristes, nuance Nathalie, une Marseillaise. Mais les points touristiques sont denses. Cela change la configuration de Marseille. On voit les petits commerces disparaître, mais il ne faut pas forcément faire rentrer chez eux les touristes." Il faut dire que le tourisme est un des premiers secteurs économiques de la ville.

Une cohabitation difficile par endroits

Reste que la cohabitation n'est pas toujours simple. Jessie se dit fatiguée par les nuisances sonores à répétition, notamment dans son quartier très prisé du Panier. "Quand ils mettent de la musique jusqu'à trois heures du matin et que la personne à côté se réveille à six heures du matin pour aller travailler, c'est un peu compliqué."

Dans son quartier, un logement sur sept est dédié à la location saisonnière. Conséquence, les loyers flambent et une partie de la population se retrouve chassée de chez elle, regrette Jessy : "Ils ont refait tout le quartier du Panier donc maintenant, c'est très bien. Mais le cœur du Panier, c'est cette mixité, ce vivre ensemble. C'est un peu dommage, je trouve."

Pour la municipalité, ce type de graffiti est la production d'un homme isolé. "On n'a pas de mouvement massif d'opposition au tourisme, assure Jean-Pierre Cochet, l'adjoint en charge du tourisme durable et président de l'office de tourisme de Marseille. Marseille n'est pas frappée par le surtourisme. Il y a des quartiers où il faut être vigilants, d'où la réglementation mise en place par la ville sur l'immobilier de tourisme." La ville a fortement encadré les locations saisonnières. Le maire, Benoit Payan, veut d'ailleurs doter Marseille de la réglementation la plus stricte de France pour lutter contre Airbnb.

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