Recyclage des vêtements : le gouvernement augmente de plus de 15 millions d'euros son soutien au secteur

Un peu d'oxygène pour la collecte et le recyclage des vieux vêtements. Le ministère de la Transition écologique va débloquer 49 millions d'euros d'aide cette année et 57 millions l'an prochain. Il faut dire que la filière est bien mal en point, à l'image du plus gros acteur qui collecte l'essentiel des 250 000 tonnes annuelles, Le Relais, qui menace de s'effondrer avant la fin de l'été.

Le premier versement de ce soutien exceptionnel est prévu le mois prochain, au plus tard en septembre. Les organismes de collecte recevront ainsi 223 euros par tonne de textiles triés, contre 156 euros l'an dernier. L'année prochaine, la somme augmentera légèrement jusqu'à 228 euros la tonne.

Un secteur plombé par la fast fashion

Le Relais est le principal acteur du marché. On voit son nom sur les bornes de collecte installées dans nos rues. Il récupère un peu plus des deux tiers des volumes de vêtements et de chaussures usagés. Le Relais réclamait un soutien de plus de 300 euros par tonne, tout simplement, assure-t-il, parce que c'est l'équivalent du coût du tri, qui n'a cessé de s'alourdir avec de moins en moins de débouchés. Jusqu'à présent l'essentiel de la fripe partait vers l'Afrique et l'Asie, mais désormais la fast fashion s'impose aussi là-bas désormais, et court-circuite nos envois de seconde main. Ce qui précipite le plongeon de la filière en France.

Toute la philosophie du tri, du réemploi et du recyclage est en ébullition. Une révision complète du cahier des charges est en cours pour appliquer la nouvelle version au 1er janvier 2026. Mais, personne n'est d'accord malgré 3 000 emplois en jeu.

Le Relais suspend ses collectes

Pour protester contre la fast fashion, Le Relais a même stoppé net ses collectes partout en France mardi 12 juillet. À la place, il a déversé des milliers de fripes devant des magasins Kiabi, Décathlon ou Okaïdi, une manière de montrer du doigt les émetteurs de vêtements.

Pour l'éco-organisme en charge de la filière du recyclage textile, Refashion, il n'y a aucun doute : il faut une réforme de fond, car le système ne tient plus financièrement. Pire : la planète elle-même n'en bénéficie plus.