Trois amendes requises contre le directeur de l'abattoir d'Alès épinglé par L214
Cet homme est poursuivi après la diffusion d'une vidéo de l'association L214 qui a eu un retentissement national en octobre 2015. Le jugement est mis en délibéré au 8 avril.
La vidéo avait eu un retentissement national en octobre 2015. Trois amendes de 750 euros ont été requises, lundi 11 février, devant le tribunal de police d'Alès (Gard), contre le directeur de l'abattoir de la ville. Jack Pagès est poursuivi après la diffusion d'une vidéo de l'association L214. Le procureur de la République d'Alès, François Schneider, a assuré que seules trois infractions, sur les 175 relevées au cours de l'enquête, avaient pu être poursuivies. Cela s'explique par le fait que les images n'ont pu être datées et que la prescription s'appliquait alors à la plupart des infractions, notamment pour les maltraitances et les actes de cruauté.
"'La montagne a accouché d'une souris' : c'est possible mais c'est le droit", a souligné le procureur, en reprenant l'une des critiques acerbes des avocats des associations de défense des animaux qui se sont portées parties civiles. "Aujourd'hui, cela tient carrément du miracle qu'une audience se tienne avec ces trois contraventions de quatrième classe", pour "des infractions qui ont perduré jusqu'au dépôt de plainte", a-t-il souligné. Il a requis "le maximum prévu" dans ce cadre contre Jack Pagès.
"Des images d'une violence absolue"
Caroline Lanty, avocate de l'association L214, a dénoncé dans sa plaidoirie "la cure d'amaigrissement spectaculaire" de la procédure, estimant que huit personnes auraient pu être poursuivies pour 175 infractions. Sur les contraventions reprochées, elle a insisté sur le fait que la non-conformité des installations avaient provoqué "des souffrances inutiles" aux animaux abattus de cette manière.
Pour l'Alliance anticorrida, l'avocat Lionel Marzials a parlé "d'images d'une violence absolue" avec "des animaux découpés vivants" dans "des états de souffrance extrêmement conséquents". C'est avec ces images clandestines dans l'abattoir municipal d'Alès qu'avait débuté la dénonciation d'une série de scandales sur les pratiques d'abattage en France.
"Pas de preuves matérielles"
Pour la défense du directeur de l'abattoir, l'avocate Isabelle Mimran a demandé la relaxe sur les trois infractions, estimant notamment que les vidéos n'avaient "jamais pu être datées" et n'avaient jamais "fait l'objet d'expertise". "On n'a pas de garantie de la sincérité des images qui sont présentées", a-t-elle estimé. "Quand ces vidéos ont été diffusées ça a été un choc national... Il y a des séquelles économiques très importantes", a-t-elle souligné. Mais il n'existe selon elle pas de "preuves matérielles" des infractions.
Jack Pagès, carrure solide et ton assuré, ancien boucher abatteur, et directeur de l'abattoir municipal depuis 1997, a, lui, nié à la barre les trois infractions, estimant que les installations étaient conformes. "On est en permanence sous contrôle des services de l'Etat, on ne fait pas n'importe quoi", a conclu le directeur de l'abattoir. La présidente du tribunal a mis sa décision en délibéré au 8 avril.
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