Fonte des glaces : le nombre de phoques et d'otaries sur une île de l'Antarctique réduit de moitié depuis près de cinquante ans
En comparant les populations de phoques de Weddell et d'otaries de Kerguelen avec la concentration de glace de mer pendant près de cinq décennies, des chercheurs ont constaté une baisse de respectivement 54% et 47% du nombre de ces animaux.
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Moins de banquise pour moins de phoques. Une étude menée par le British Antarctic Survey, un institut de recherche national britannique, révèle que les populations de phoques de Weddell et d'otaries de Kerguelen en Antarctique ont chuté depuis le début des mesures, il y a 48 ans. Publié mercredi 18 juin dans la revue scientifique Global Change Biology, l'article précise que la première espèce a vu sa population diminuer de 54% depuis 1977. Pour la deuxième, la diminution est de 47%.
Durant près de cinq décennies, les chercheurs britanniques ont observé les variations des populations de phoques de Weddell, d'otaries à fourrure et d'éléphants de mer australs sur l'île Signy, située en région subantarctique, c'est-à-dire au nord de l'Antarctique. Ils les ont ensuite comparées, année par année, aux variations de concentration de glace de mer, calculées grâce à des données satellite.
Une conséquence du réchauffement climatique
"La fonte continue de la glace de mer due au réchauffement climatique représente une menace sérieuse pour ces populations", alerte le British Antarctic Survey. La survie des phoques de Weddell dépend en effet de la surface de cette eau gelée qui constitue une partie du continent, puisqu'ils s'y reposent, s'y reproduisent et s'y nourrissent, expliquent les chercheurs. Les éléphants de mers australs, plus résilients, n'ont présenté "aucune diminution significative à long terme" d'après l'étude, qui note toutefois que la fonte a "affecté leur accès à la nourriture et leurs sites de reproduction".
Les scientifiques appellent enfin à "une surveillance continue et à des efforts de conservation pour protéger ces espèces vulnérables". En Antarctique, 136 milliards de tonnes de glace fondent en moyenne chaque année, selon les chiffres de la Nasa.
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