Suspension de MaPrimeRénov' : "Cela fait peser une menace sur la pérennité de la filière pompes à chaleur française", selon le président de la filière
Le gouvernement a confirmé mercredi la suspension du dispositif d'aides à la rénovation énergétique MaPrimeRénov'. François Deroche alerte sur les répercussions sur "les emplois sur tout le territoire, des emplois industriels".
La suspension de MaPrimeRénov' "fait peser très clairement une menace sur la pérennité de la filière pompes à chaleur française", a réagi jeudi 5 juin dans franceinfo soir François Deroche, président de l'Association française pour les pompes à chaleur (Afpac), après l'annonce par le gouvernement de la suspension du dispositif.
François Deroche alerte sur les répercussions sur "les emplois sur tout le territoire, des emplois industriels", "les emplois de technicien d'installation", mais aussi sur la filière de "la maintenance" sur laquelle la suspension "se répercutera un petit peu plus tard". "C'est très inquiétant."
L'Association française pour les pompes à chaleur n'a "pas vu venir" l'annonce du gouvernement, même s'"il y avait des rumeurs". "L'Afpac s'est mobilisée pour essayer de faire des propositions pour essayer d'accompagner tout ça."
"Un manque à gagner de 400 millions d'euros"
François Deroche explique que les professionnels ont "milité" pour le maintien du "parcours mono-geste", soit la possibilité de n'effectuer qu'un seul acte de rénovation énergétique, quand MaPrimeRénov' est conditionnée à la mise en œuvre d'une rénovation globale avec un bouquet de plusieurs postes de travaux.
"Les deux sont effectivement nécessaires, mais il faut répondre quand même aux attentes des consommateurs et des ménages qui veulent phaser leurs travaux" sans aller "dans une rénovation qui va engendrer des mois et des mois de travaux".
François Deroche précise qu'en 2024, "182 000 pompes à chaleur" ont été installées en France. Il s'inquiète de la durée de la suspension annoncée par la ministre du Logement. "On est plutôt pessimiste", précise le président de l'Afpac. "Si ça perdure jusqu'à la fin de l'année, le temps que tous les dispositifs de contrôle qui sont évoqués par la ministre se mettent en place, on estime à une perte de 30 000 installations de pompes à chaleur sur l'année, souligne François Deroche. Ça représente quand même un manque à gagner de 400 millions d'euros pour la filière installateurs. C'est colossal."
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