"Vous êtes contents d'être en France" : les oppositions s'indignent de propos d'Emmanuel Macron à Mayotte, après le cyclone Chido

Le chef de l'Etat, visé par des appels à la démission, s'est lancé, jeudi, dans un appel à l'unité en affirmant que les sinistrés seraient "10 000 fois plus dans la merde" si Mayotte n'était pas un département français.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 3min
Emmanuel Macron s'exprime face à des sinistrés du cyclone Chido, à Pamandzi (Mayotte), le 19 décembre 2024. (LUDOVIC MARIN / AFP)
Emmanuel Macron s'exprime face à des sinistrés du cyclone Chido, à Pamandzi (Mayotte), le 19 décembre 2024. (LUDOVIC MARIN / AFP)

C'est un face-à-face qui n'est pas passé inaperçu. Des propos tenus par Emmanuel Macron à Mayotte devant des habitants ont été vivement dénoncés par l'opposition, vendredi 20 décembre, six jours après le passage du cyclone Chido dans l'archipel. La députée écologiste Sandrine Rousseau a notamment dénoncé "une attitude arrogante et donneuse de leçons".

Hué par une foule de personnes qui criaient "Macron démission", jeudi, au terme de sa première journée sur place, le chef de l'Etat s'était emporté : "N'opposez pas les gens ! Si vous opposez les gens on est foutu, parce que vous êtes contents d'être en France. Parce que si c'était pas la France, vous seriez 10 000 fois plus dans la merde !", s'est époumoné le président. "Il n'y a pas un endroit de l'océan Indien où on aide autant les gens", a-t-il plaidé, devant des journalistes de plusieurs médias dont Mayotte la 1ère et Brut, qui a filmé la scène. Interrogé sur la polémique lors d'une interview aux médias mahorais, dont Mayotte La 1ère, Emmanuel Macron s'est expliqué. Il dit avoir répondu à des "gens" du Rassemblement national qui "insultaient la France". "Parce que c'est la France, quand on l'insulte, le président, il se fâche", s'est-il justifié.

Des critiques de la gauche et de l'extrême droite

Les propos du président ont suscité une salve de critiques de la part des oppositions. Le  député du Rassemblement national Sébastien Chenu a estimé, sur RTL, que ces mots n'étaient pas de nature à "réconforter nos compatriotes mahorais qui, à travers ce genre d'expressions, ont toujours le sentiment d'être traités à part". "Quel mépris et quelle morgue", a ajouté son collègue Christophe Bentz. Eric Ciotti, président de l'Union des droites pour la République (UDR) et allié de Marine Le Pen, a dénoncé "le mépris présidentiel macroniste" sur X.

A gauche, le patron du PS Olivier Faure a écrit sur X qu'"un président ne peut pas dire ça". "On a la plus grande catastrophe humaine depuis la Seconde Guerre mondiale et on est en train de faire un show de Macron. Ce n'est pas à la hauteur", a déploré Sandrine Rousseau sur France 2. Cet échange "se passe de commentaires", a pour sa part estimé le député LFI Eric Coquerel, s'inquiétant de voir le chef de l'Etat encore en poste pendant "30 mois" jusqu'à la fin du mandat présidentiel en 2027.

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