Canicule : quand la vague de chaleur permet de relancer le débat sur la lutte sur le changement climatique à l'Assemblée nationale

La France traverse une période de canicule particulièrement longue et précoce. De quoi relancer le débat à l'Assemblée nationale sur la lutte contre le réchauffement climatique alors que l'écologie est loin, très loin d'avoir été la priorité des députés ces dernières semaines.

Moratoire sur les énergies renouvelables, suppression des zones à faibles émissions (ZFE), reculs de la loi agriculture... Le député du groupe écologiste et social, Benjamin Lucas, fait la liste des errements récents de l'Assemblée sur les dossiers de transition écologique : "On l'a vu sur les ZFE, sur le ZAN, sur un certain nombre de choses ici, que quand ce ne sont pas les écologistes qui font de l'écologie, ça donne soit des demi-mesures qui ne vont pas assez loin, soit des reculs francs et massifs contre les quelques protections environnementales des Françaises et des Français." Dans le viseur de la gauche, l'attitude du Rassemblement national, mais pas uniquement. "On a assisté dans le bloc central, en alliance avec le RN, à des votes qui étaient climatosceptiques ou climato-négationnistes", affirme le communiste Stéphane Peu.

Dans les couloirs de l'Assemblée mardi, le député centriste Richard Ramos a des regrets. "Bien sûr que j'ai des regrets. J'ai dit en 2018 que si on ne faisait pas de la politique autrement, on serait éjectés. Et toutes les reculades qu'on a faites sur l'écologie, ce n'est pas bon pour la planète ni pour l'écologie. Aujourd'hui, sur le quinquennat, on n'a pas été bons sur l'écologie", confie-t-il. Une parole assez rare dans le camp présidentiel.

Le RN mise sur la climatisation

En pleine canicule, un florilège de propositions voit le jour. À commencer par le RN qui a, notamment, poussé pour un moratoire sur certaines énergies renouvelables et qui a fait des zones à faibles émissions son combat, ces dernières semaines. Diatribe, mardi matin encore, de la patronne des députés du RN Marine Le Pen qui veut elle un grand plan pour climatiser le pays : "Nous sommes enfermés dans une idéologique de l'écologie punitive, qui n'a aucune base scientifique, qui a planté dans l'esprit de nos compatriotes que la climatisation serait un danger, lance la présidente du groupe RN à l'Assemblée. La climatisation sauve des vies."

Pas de généralisation de la climatisation en France pour les députés insoumis qui présentent, de leur côté, un plan d'urgence canicule. La députée Aurélie Trouvé : "Par exemple, en stoppant les coupures d'électricité, y compris l'été, pour qu'on puisse faire fonctionner un ventilateur, par exemple." Objectif des insoumis : inscrire ce plan d'urgence à l'agenda de l'Assemblée nationale, avant la pause parlementaire. C'est dans 10 jours. Et peu de chance qu'ils aient gain de cause car c'est déjà l'embouteillage.