Loi Duplomb : le ministre de la Santé demande "une réévaluation par les autorités sanitaires européennes sans délai de l'impact sanitaire de l’acétamipride"

Yannick Neuder réagit vendredi sur France Inter à la décision du Conseil constitutionnel de censurer la réintroduction d'un néonicotinoïde dans la loi Duplomb.

Article rédigé par franceinfo
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Le ministre de la Santé, Yannick Neuder, quitte l'Élysée après un conseil des ministres le 16 juillet dernier. (QUENTIN DE GROEVE / HANS LUCAS)
Le ministre de la Santé, Yannick Neuder, quitte l'Élysée après un conseil des ministres le 16 juillet dernier. (QUENTIN DE GROEVE / HANS LUCAS)

Le ministre chargé de la Santé et de l'Accès aux soins, demande "une réévaluation par les autorités sanitaires européennes sans délai de l'impact sanitaire de l’acétamipride". La réaction de Yannick Neuder, sur France Inter, vendredi 8 août, au lendemain de la décision du Conseil constitutionnel sur la loi Duplomb. Les sages ont censuré la réintroduction de ce néonicotinoïde prévue par le texte. "On ne peut pas interdire une substance en France si on importe les produits des autres pays européens qui traitent les aliments avec ce produit-là", affirme le ministre.

"S'il y a un impact sur la santé humaine, il faudra naturellement interdire ce produit puisque je vous rappelle que le Conseil constitutionnel a, pour l'instant, retoqué sur des données de santé animale et d'impact environnemental", précise Yannick Neuder. "Il y a des études en cours, notamment sur le rôle perturbateur endocrinien potentiel ou neurotoxique. Nous sommes très vigilants à l'attendu de ces études pour pouvoir prendre toutes les décisions nécessaires au même niveau que les autres pays européens."

"C'est normal qu'il y ait des alertes du monde médical"

En plus des 2,1 millions de signatures récoltées par la pétition réclamant l'interdiction de l'acétamipride, plusieurs sociétés savantes, dont l'Ordre des médecins, s'étaient également prononcées contre cette partie de la loi Duplomb. "C'est normal que la communauté scientifique, au même titre que le Conseil de l'ordre, alerte. C'est bien normal qu'il y ait des alertes du monde médical", reconnaît le ministre chargé de la Santé, rappelant au passage qu'il est lui-même médecin. Mais "c'est l'Anses qui prend ses décisions et qui fait des propositions d'interdiction", ajoute-t-il.

Comme le président de la République, Yannick Neuder appelle à "respecter les décisions du Conseil constitutionnel et avancer sur la promulgation, puisque cette loi permet aussi un pas important pour nos agriculteurs". L'Élysée a annoncé, jeudi soir, qu'Emmanuel Macron "a pris bonne note de la décision du Conseil constitutionnel et promulguera la loi telle qu'elle résulte de cette décision dans les meilleurs délais".

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