On dit souvent que telle catastrophe météo est liée au réchauffement climatique, mais comment en être certain ? OnVousRépond Climat
Inondations, sécheresses, tempêtes ou feux de forêt : les catastrophes météorologiques ont tendance à se multiplier. Mais comment peut-on avec certitude les attribuer au changement climatique ? Aglaé Jézéquel, chercheuse en climatologie, vous répond.
Sans doute avez-vous l'impression que les catastrophes liées au climat sont devenues plus nombreuses ces dernières années. Or, ce n'est pas qu'une impression : ainsi, pour le cas des intempéries hivernales, l'université de Lorraine a calculé que les crues sont plus fréquentes depuis les années 1980. Et l'année qui vient de s'écouler n'est pas en reste : en France, les inondations ont nettement augmenté.
Déjà en 2021, l'ONU considérait qu'ouragans, tempêtes, inondations, sécheresses et canicules étaient devenus cinq fois plus nombreux en cinquante ans. Aux États-Unis, plus d'un Américain sur trois est désormais touché par des catastrophes climatiques. D'ailleurs les compagnies d'assurances ont tendance à augmenter leurs tarifs pour tenir compte de dégâts de plus en plus importants...
Comparer les probabilités
« Pour savoir si un événement extrême est lié au changement climatique », explique la chercheuse en climatologie Aglaé Jézéquel, « on va comparer la probabilité que cet événement ait lieu dans le monde actuel » avec la probabilité que ce même événement ait lieu dans un monde qui n'aurait pas de changement climatique.
Dans le premier cas, on fait donc tourner les ordinateurs sur la base de la teneur actuelle de l'atmosphère en gaz à effet de serre. Et dans le second, on entre dans la machine la teneur bien plus faible en CO2 de l'atmosphère au XIXe siècle, avant que l'homme ne commence à générer cette pollution.
Attribuer les événements extrêmes
« On appelle cela "l'attribution des événements extrêmes" », explique la chercheuse du laboratoire de météorologie dynamique de l'IPSL. Cette comparaison entre les deux simulations informatiques « nous permet de dire qu'une canicule est par exemple dix fois plus probable maintenant qu'elle ne l'aurait été en 1850 ».
On sait par ailleurs que sur une période plus récente, la France connaît désormais presque dix jours de vagues de chaleur chaque année, contre 1,7 jour seulement avant 1989...
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