: Carte Polluants éternels dans l'eau : visualisez les villes françaises où la concentration en PFAS dépasse les normes

Les polluants éternels se cachent partout : dans les ustensiles de cuisine, dans les mousses d'extincteur, dans les sols, mais aussi dans l'eau. Le 30 juillet, le ministère de l'Ecologie a rendu publique une carte de l'ensemble des résultats d'analyses des PFAS dans l'eau, dans l'Hexagone. A partir de ces données, franceinfo publie la carte des villes dans lesquelles la concentration en PFAS est plus élevée que le seuil autorisé. Qu'il s'agisse d'eau du robinet, d'eau souterraine – dans les nappes phréatiques – ou de cours d'eau.

D'après les scientifiques, il pourrait exister plusieurs milliers de PFAS différents, ces substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées. Mais la France s'appuie sur une directive européenne de 2020 qui détermine une liste de 20 substances pour établir ses relevés dans l'eau. Si la somme des analyses de ces 20 substances s'élève au-delà de 0,1 µg/l (microgramme par litre), la teneur maximale autorisée est dépassée.

Ces dépassements de seuil peuvent toucher la population générale, qui utilise l'eau du robinet au quotidien. Mais des prélèvements sont également opérés régulièrement dans les cours d'eau, qui peuvent être utilisés par les agriculteurs pour irriguer les cultures, ainsi que dans les eaux des nappes phréatiques. D'après les données les plus récentes, au 6 août 2025, 39 points de prélèvements de l'eau potable du robinet dépassent ainsi le seuil maximal.

L'exposition aux PFAS présente des risques pour la santé. En 2023, le Centre international de recherche sur le cancer a classé le PFOA et le PFOS, deux des substances les plus répandues, comme cancérogène et cancérogène possible.

Julie Mendret, enseignante-chercheuse à l'université de Montpellier et spécialisée dans le traitement des eaux, explique qu'il existe des solutions pour dépolluer l'eau potable : "Il y a deux technologies. Celle qui est la plus souvent utilisée, c'est le charbon actif. Mais certains PFAS sont très mal retenus par ce processus. L'autre technologie, la filtration par osmose inverse, est moins déployée parce que plus coûteuse, mais c'est une solution très efficace."