Comment les zones à faibles émissions pourraient (finalement) être sauvées

Les zones à faibles émissions (ZFE) seront-elles sauvées, mardi 17 juin, par les députés macronistes ? Créées en 2019 et étendues en 2021, elles affichent l'objectif d'améliorer la qualité de l'air et de limiter les émissions de particules fines, responsables de maladies respiratoires et de 40 000 décès par an selon Santé Publique France, en excluant certains véhicules en fonction des vignettes Crit'Air. Mais ces ZFE, qui font polémiques, ont été supprimées fin mai par les députés RN, La France insoumise et Les Républicains, dans le cadre de l'examen du projet de loi de simplification de la vie économique.

Mardi, les députés vont se prononcer sur la totalité de la loi, en votant pour ou contre le texte en entier. Les députés macronistes vont voter contre ce projet de loi de simplification de la vie économique, même si c'est un texte de leur gouvernement. Car le texte est dénaturé, déplore le député macroniste Jean-René Cazeneuve, qui "constate que l'extrême droite et l'extrême gauche se sont alliées pour supprimer les ZFE". "Je ne dis pas qu'il ne faut pas les réformer, mais de là à rayer ce progrès pour la santé publique de nos concitoyens dans les grandes villes, c'est insupportable", dénonce-t-il.

Au début du mois Emmanuel Macron s'est agacé de ce retour en arrière sur une série de mesures emblématiques de son mandat, comme les ZFE. L'écologie est attaquée estime Jean-René Cazeneuve, qui "voit, depuis des mois, au Parlement des oppositions en train de détricoter tout ce que nous avons fait, ce n'est pas acceptable".

Vers une commission mixte paritaire

L'avenir des ZFE se jouera sans doute en commission mixte paritaire. Et là encore, les soutiens du gouvernement se divisent, puisque les macronistes voteront contre le texte pour sauver les ZFE, quand les Républicains voteront pour, avec comme objectif de torpiller ces mêmes ZFE.

C'est un scandale, estime le Rassemblement national. Le député Laurent Jacobelli dénonce un tour de passe-passe parlementaire. "Les macronistes sont prêts à voter contre un texte des macronistes. Notre démocratie en sort abîmée. Tout cela est illisible pour les Français. Le seul résultat, c'est que leur vie devient plus difficile chaque jour, ça c'est très concret", fustige-t-il.

Au vu des équilibres à l'Assemblée nationale, ce projet de loi a de très fortes chances d'être rejeté mardi. Mais ce n'est pas la fin du feuilleton. Puisque le prochain épisode est celui de la commission mixte paritaire, où sept députés et sept sénateurs devront finaliser le texte. La droite et le centre y sont majoritaires, et c'est là que se jouera l'avenir des ZFE.