MaPrimRénov', ZFE... Emmanuel Macron déplore "une erreur historique" après le détricotage de mesures écologiques par le gouvernement ou le Parlement

Recul sur l'objectif zéro artificialisation nette (ZAN), projet de réintroduction de pesticides néonicotinoïdes, suppression des zones à faibles émissions (ZFE)... Les reculs sur des acquis environnementaux se multiplient ces derniers temps, et cela ne plaît guère à Emmanuel Macron. "Je ne veux pas que ni le gouvernement ni le Parlement ne cèdent aux facilités du moment. C'est une erreur historique", estime le président de la République dans un entretien accordée à la presse régionale, samedi 7 juin. Avant d'ajouter : "L'écologie, c'est forcément des contraintes".

Le chef de l'Etat, qui est attendu à Nice lundi pour ouvrir la troisième conférence des Nations unies sur l'océan (Unoc-3), n'a pas non plus digéré l'annonce, mercredi, de la suspension du dispositif d'aide MaPrimRénov', un autre héritage de son premier mandat. "J'attends des acteurs et du gouvernement que l'on maintienne cette politique et je ne suis pas content de ce que j'ai pu voir ces derniers jours. Ce n'est pas le moment de créer des incertitudes sur les dispositifs mis en place pour accompagner les professionnels, pour accompagner les ménages afin qu’ils continuent de rénover leur logement", insiste-t-il.

"Je n'ai pas beaucoup de leçons à recevoir"

Emmanuel Macron, qui est lui-même la cible des critiques des défenseurs de l'environnement, assume un rythme "possible pour le pays" et plaide pour une écologie "à la française", plus "juste" et "non punitive". "Je n'ai pas beaucoup de leçons en matière d'écologie à recevoir du champ politique, de qui que ce soit", estime-t-il.

Dans son entretien à la presse régionale, il annonce vouloir développer la consigne des bouteilles en plastique (une mesure votée en 2020 et enterrée en 2023) et continuer la lutte contre le plastique à usage unique. "La bataille contre le plastique est clé", promet le président, cité par Ouest-France.

Le locataire de l'Elysée annonce également une limitation du chalutage de fond dans les aires marines protégées. "Il y a des endroits où il faut limiter leur activité, qui en raclant le fond, vient perturber la biodiversité et des écosystèmes qu'il faut apprendre à protéger", explique-t-il, cité cette fois dans les colonnes de Midi Libre.