Tempête Xynthia : il faut se préparer à des "impacts climatiques sur nos côtes de plus en plus violents", alerte le maire d'une des communes les plus touchées

Quinze ans après la tempête qui a dévasté sa commune, le maire de L'Aiguillon-la-Presqu'île dit notamment dépenser un "gros budget" pour "acculturer la population aux risques".

Article rédigé par franceinfo
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La tempête Xynthia avait touché les côtes vendéennes et charentaises dans la nuit du 27 au 28 février 2010. (ERIC POLLET / HANS LUCAS via AFP)
La tempête Xynthia avait touché les côtes vendéennes et charentaises dans la nuit du 27 au 28 février 2010. (ERIC POLLET / HANS LUCAS via AFP)

"La commémoration, c'est le temps des victimes", mais c'est aussi l'occasion de "rappeler à tout le monde que nous sommes sur un territoire qui devra peut-être être recomposé de façon massive un jour, parce que le réchauffement climatique a des impacts violents", estime Laurent Huger, le maire de L'Aiguillon-la-Presqu'île, commune qui regroupe désormais L'Aiguillon-sur-mer et Faute-sur-Mer. Il y a 15 ans, sa commune a subi le passage dévastateur de la tempête Xynthia.

Quinze ans après la catastrophe, le maire de la commune, dimanche 2 mars sur franceinfo, dit se préparer à ce qu'il y ait de nouveaux phénomènes aussi violents "que la tempête Xynthia, dans le futur". Des digues, par exemple, ont été construites après l'événement climatique, mais ce n'est pas suffisant, derrière, "il faut faire en sorte qu'il y ait des plans de prévention des risques qui permettent de savoir quelles sont les zones les plus exposées", de façon à ce qu'on ne "revive pas un drame", estime Laurent Huger.

Certains ne pourront "pas rester"

Aujourd'hui, pour ne rien laisser au hasard et ne pas surprendre les habitants, le maire s'impose "d'acculturer la population aux risques et aux enjeux du territoire", notamment grâce à un "gros budget dédié" qui lui permet de mener des actions. "On essaie de faire en sorte que chacun sache exactement sur quel territoire il habite et quelles sont les prescriptions et comportements à adopter", détaille-t-il. Laurent Huger travaille à instaurer un climat de "sécurité" mais il se prépare aussi au pire : "la sécurité ça ne vaut que lorsqu'on a l'espoir de la vie, du bien vivre et du bien vieillir sur un territoire protégé. Le jour où on n'est pas en capacité de le protéger, on n'est plus dans la résilience, mais dans la survie. C'est à partir de ce moment-là qu'il faut envisager de dire aux gens 'il y a certaines zones dans lesquelles vous ne pourrez plus vivre' et ça, c'est compliqué parce qu'on touche à un droit essentiel, le droit de se loger".

"C'est très violent d'expliquer à quelqu'un que, peut-être, il ne pourra pas rester où il est" et "il y a des enfants ici qui n'hériteront pas des maisons de leurs parents", mais "les impacts climatiques sur nos côtes vont être de plus en plus violents, d'ailleurs, on le voit, ils sont de plus en plus récurrents", exprime enfin Laurent Huger. "Plus personne n'habite" dans la zone de la commune la plus touchée par la catastrophe, selon le maire. À l’époque, pour la première fois en France, il avait fallu "démolir plus de 600 maisons" parce qu'on "avait compris que ce territoire était extrêmement dangereux", qu'il n'était "plus possible d'y habiter" et "des espaces entiers sont devenus des réserves naturelles". Dans la nuit du 27 au 28 février, la tempête Xynthia a balayé la côte atlantique, faisant 47 victimes en Vendée et en Charente-Maritime.

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