Procès Le Scouarnec : "L'Ordre des médecins n'a pas sa place sur le banc des parties civiles", son attitude "est une insulte" aux victimes, réagit un médecin retraité, auteur d'une lettre ouverte

Bernard Coadou, aux côtés de 57 autres médecins, estime que la position de l'Ordre des médecins est "illégitime et indigne", concernant le procès de l'ex-chirurgien Joël Le Scouarnec.

Article rédigé par franceinfo
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Le siège du Conseil national de l'Ordre des médecins à Paris. (LUC NOBOUT / MAXPPP)
Le siège du Conseil national de l'Ordre des médecins à Paris. (LUC NOBOUT / MAXPPP)

"L'Ordre des médecins n'a pas sa place sur le banc des parties civiles" lors du procès de Joël Le Scouarnec affirme mardi 25 février sur franceinfo Bernard Coadou, médecin bordelais retraité. Il estime que l'Ordre est "coresponsable" de ce qu'il s'est passé et que "son attitude est une insulte aux personnes victimes".

Il est l'auteur d'une lettre ouverte, signée par 58 médecins jugeant "illégitime et indigne" la position de l'Ordre des médecins dans ce procès d'ampleur, dont la deuxième journée ouvre mardi 25 février. Une manifestation a par ailleurs eu lieu lundi 24 février devant l'Ordre national des médecins à Paris pour dénoncer l'inaction de l'institution.

"Il faut que ce procès détermine les multiples coresponsabilités"

"De complice et coresponsable, il veut se faire passer pour la victime parce qu'il défendrait l'intégrité, l'image de la profession", s'insurge Bernard Coadou, "ce sont des propos décalés du réel et nous, on veut que la vérité éclate dans ce procès". Selon le médecin, un certain nombre de ses collègues sont "révoltés par cette attitude de l'Ordre des médecins" qu'il qualifie de "supercherie".

"Quand, dès 2006, le conseil départemental de l'Ordre des médecins du Finistère, après avoir convoqué Joël Le Scouarnec et connu la décision de justice de 2005, vote à l'unanimité 'circulez, il n'y a rien à voir, monsieur Le Scouarnec ne pose aucun problème en termes de moralité'", c'est "scandaleux", rappelle le médecin retraité.

"Il faut que ce procès détermine les multiples coresponsabilités", termine-t-il, "celle de la famille, des institutions, mais aussi celle de l'Ordre des médecins qui prétend "faire le ménage dans la profession" alors qu'elle est fortement engagée", conclut Bernard Coadou.

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